Allemagne
Thüringisches Husaren Regiment Nr. 12

Militair-Paß de Leopold MÜLLER

Ce livret recèle une foule de renseignements sur sa carrière - nous l'allons feuilleter avec le plus grand intérêt !
La couverture nous précise que le Husar Leopold Müller appartient au 1er Escadron du Thüringisches Husaren Regiment Nr.12, du IVe Corps d'Armée. Passons quelques pages...

Etat civil

Friedrich-August-Leopold Müller est né le 24 Janvier 1844, à Bilzingsleben, en Thuringe, dans la zone administrée par Eckartsberga (ville située à 50km).
J'avoue un peu de mal à déchiffrer son emploi dans le civil comme sa religion qui sont mentionnés ici !
Il est incorporé le 16 Octobre 1864 et dirigé sur le Husaren-Regiment Nr.12 - alors en garnison à Merseburg, à moins de 90km de Bilzingsleben.
Ce caractère régional marqué des affectations (comme la quasi permanence des lieux de garnisons des régiments Allemands) tranche très nettement avec les usages du Second Empire - qui n'organise pas une "rotation" des régiments, mais un véritable quadrille !

Page 6, on anticipe un peu sur son service pour apprendre qu'il sera versé à la réserve le 21 Juillet 1867.

Page 7, on apprend qu'il appartient à la IIe Klasse de tireurs, mais surtout qu'il aura été décoré des :
- Erinnerungskreuz 1866, croix commémorative de la Guerre de 1866 ;
- Kriegsdenkmünze 1870/71, médaille commémorative de la guerre de 1870 ;
- Landwehr-Dienstzeichnung II. Klasse, une distinction pour son activité de réserviste.

Les pages suivantes vont nous en apprendre plus sur son parcours...

La Page 8, qui recueille les remarques sur son service de campagne est bien fournie :

On y apprend qu'il a pris part à la Guerre de 1866 contre l'Autriche, et plus particulièrement à la bataille de Königgrätz (Sadowa) et au combat de Blumenau.

Le régiment fut mobilisé le 8 Mai 1866, et un escadron de dépôt (Ersatzekadron) levé.
Le régiment forme avec le 3e Dragons la 3e Brigade Légère de la 2e Division (von Weyhern) du Corps de Cavalerie Prinz Albrecht de la 1ère Armée du
Prince Friedrich Karl.
Müller ne participera pas manifestement à la patrouille qui sera engagée le 2 Juillet à Sucha.
Le lendemain 3 Juillet, à huit heures du matin, la bataille de Königgrätz (Sadowa) s'engage.

La cavalerie restera en réserve jusqu'à l'annonce, en début d'après-midi, de l'arrivée de l'Armée du Prince Héritier.
L'ardeur de la 1ere Armée redoubla, et le sort de la bataille basculera en faveur des armées Prussiennes : la 3e Brigade Légère charge les troupes Autrichiennes qui commencent à se replier - dans la charge la pointe de son étendard sera brisée, atteinte par un tir ennemi. Au pris de nombreuses pertes, le 12e Hussards capturera quatre canons aux Autrichiens dans cette bataille qui allait se révéler si importante.
Le 22 Juillet, le régiment, lors du combat de Blumenau, venait à nouveau de recevoir l'ordre de charger lorsque les Autrichiens annoncèrent la conclusion d'un armistice.
Lors de la parade de la victoire, le 31 Juillet suivant, on attirera l'attention du "Prince Rouge" Friedrich Karl sur l'étendard mutilé du Régiment ; celui-ci déclara que sa nouvelle pointe devrait porter l'inscription "Könniggrätz 3. Juli 1866".

Il est rappelé en bas de page que notre Husar fut versé à la réserve le 31 Juillet 1867.
Ces premières inscriptions ont signées en bas de pages par le Colonel Baron von Barnekow, qui commanda le Régiment de 1863 à 1868. Von Barnekow appartient à une caste de guerriers : un Freiherr (Baron) von Barkenow commandait ainsi le Husarenregiment Nr.6 de 1823 à 1834, un autre le Ulanenregiment Nr.10 de 1866 à 1871 - on trouvera encore plusieurs officiers de ce nom lors des deux guerres mondiales.

C'est un autre main qui a rajouté les services de Leopold Müller durant la Guerre de 1870 - le régiment est affecté à la 8e Division d'Infanterie von Schöler du IVe Corps d'Armée.
On notera qu'il n'a pas pris part aux batailles de Beaumont (30 Août) et Sedan (1er Septembre) où le Régiment fut pourtant engagé (pas plus qu'au combat d'Epinay le 30 Novembre, où seul le 2e Escadron sera présent).
Il participa au combats de Sarcelles-Stains et Pierrefitte (19 Septembre 1870), puis au Siège de Paris qui s'ensuivit. Il semble que la santé des Hussards du Régiment fut très affectée par le manque de nourriture durant le siège - même si la découverte de quantités fort importantes de vin les aurait aidés à résister au typhus et à la dysentrie.

Page 9, on apprend qu'il est rentré dans la Landwehr (armée territoriale) le 1er Octobre 1871 - le commandement de son District (Berzirk) est à Erfurt, à 45km de Bilzingsleben.
Il sera ensuite rattaché à Naumburg (à près de 90km de Bilzingsleben), et sera libéré de ses obligations le 1er Novembre 1878.

Les Pages 12 et 13 (Nota : les pages 10 et 11 ne sont pas remplies) nous en apprennent plus sur sa participation à la Guerre de 1870 : il a servi de la mobilisation du 20 Juillet 1870 jusqu'au 20 Juin 1871 - le régiment avait rejoint ses quartiers, au retour de la campagne, le 19 Juin.
Il est affecté au 5e Escadron du Régiment. Il semble également précisé qu'il s'est bien conduit durant son temps de rappel sous les drapeaux.

Ces annotations sont signées du Colonel von Suckow, commandant le Husarenregiment Nr.12 de 1868 à 1874.
Bodo von Suckow est né le 5 décembre 1830 à Grabow (Grand-Duché de Mecklenburg).
Après avoir appartenu au Kadettenkorps, il est nommé Fähnrich (enseigne) au Régiment de Dragons Grand-Ducal de Mecklenburg en 1848, où il sera nommé Sekondelieutenant. Il participe à la campagne de 1849 contre le Duché de Bade. Nommé Premierlieutenant en 1855, il est envoyé à l'Ecole de Cavalerie de Hanovre en 1855 et 1856. Il est promu Rittmeister (Capitaine) en 1858, puis Major en 1864, avec la fonction d'etatsmäßiger Stabsoffizier (officier d'état-major en charge de la trésorerie ?). Il prend part à la campagne de 1866 au sein du II. Reserve-Armeekorps de l'Armée du Main. En 1868 il est affecté au 2. Garde-Dragoner-Regiment avec le grade d'Oberstlieutenant et la fonction d'etatsmäßiger Stabsoffizier, puis, la même année, Kommandeur du 12e Hussards. Il commande le régiment durant la guerre de 1870, et prit part au batailles de Beaumont, Sedan et au Siège de Paris. En 1871 il est nommé Oberst (Colonel).
En 1874 il quittera le Régiment pour prendre le commandement de la 31. Kavallerie-Brigade, basée à Strasbourg. Il sera nommé Generalmajor en 1875. Il sera mis à la retraite en 1880 avec le grade de Generalleutnant.
Il décèdera le 21 Décembre 1904 au château de Reichenau près de Königsbrück (Saxe).

Les Pages 14 à 16 nous donnent le relevé de ses périodes de réserve où de contrôle. Elles sont surtout difficiles à déchiffrer au-delà des mentions de dates ou de lieux !