Italie
Carte de Visite non signée |
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Cette magnifique photo nous amène dans
les années troubles de l'histoire de l'Italie du Risorgimento. Le régiment des Hussards de Plaisance prendra part à cette lutte en 1863 et 1864. Le Capitaine Michel se souvient de cette époque
avec une nostalgie lyrique : "C'était une
vie de grande abnégation ! sans toit, sans lit; continuellement
par bois, montagnes et précipices ; tantôt sous un soleil
cuisant, tantôt sous un déluge de pluie et assez souvent
sans vivres, le soldat italien montra dans ces circonstances des vertus
militaires si exceptionnelles, que ceux-là seuls les ont en
partage qui possèdent une grandeur d'âme peu commune
et un puissant amour de leur pays. Jamais il ne diminua la spontanéité
du sacrifice, par une plainte ou une récrimination. Cette belle photographie nous montre
ces officiers en petite tenue - spencer vert à tresses de poil
de chèvre noir pour d'eux d'entre eux, veste pour l'autre,
les deux vêtements arborant des galons or en fer de lance. |
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Luogotenente Brandolini Conte Annibale. Le Comte Annibale Brandolini est né le 29 Septembre 1829 à Cordignano - il est le fils du Conte Girolamo (qui décèdera en 1871) et de la Contessa Vendriama Berlenda Grimani. Sa famille, originaire de Venise, possède également le château de Valmarina. Il figure à l'Annuaire du régiment
de 1861 au grade de Luogotenente, avec ancienneté au
7 Novembre 1860. L' "Annuario dell'Italia Militare"
de 1864 relate les faits de 1863 où il se distingue : Le Giornale Militare "Il soldato Italiano" du 29 Octobre 1863 nous donne la liste des Ussari di Piacenza qui sont distingués. |
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Ce sont huit médailles d'Argent "Al
Valore Militare" qui sont attribuées au régiment,
dont une au à "Brandolini conte annibale, luogot.",
ainsi que cinq "Menzione Onorevole al Valore Militare",
dont une à "Nardini Achille, luogoten." cité
ci-dessus, et une à "Cingia Augusto, sott.". Annibale conte Brandolini prendra part à
la Campagne de 1866 contre l'Autriche. Le 6 Mai 1868, on le retrouve parmi les nombreux
officiers des Ussari di Piacenza qui participent au quadrille
organisé à Florence pour fêter le mariage du Principe
Umberto di Savoia avec la Prinsipessa Margherita. Brandolini épousera le 28 Décembre
1868 Leopolda d'Adda, "dama di palazzo di S.M. la Regina". Il quittera le
service début 1871 : L' "Annuario della Nobilta Italiana"
de 1889 nous indique de plus qu'il était "cittadino
nobile della citta di Piacenza". Vice-Président de
la Croix-Rouge Italienne, il deviendra sénateur le 17 Novembre
1898. |
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Sottotenente Cingia Augusto. La Gazzetta Ufficiale del Regno d'Italia
Num.89 (Torino, Lunedi 14 Aprile 1862) annonce, suivant RR.Decreti
du 23 Marzo 1862 : Il prendra part avec son régiment à la lutte contre le Brigantaggio - on le retrouve sous une grande plume, celle d'Alexandre Dumas, dans le journal que celui-ci dirige alors, "L'Independente" (édition du 18 Mai 1863) : "Napoli, 17 Maggio 1863 Arrivé le 7 mai avec ses hussards à Candela, soit en dehors du territoire qui lui était attribué et qui se termine à Rocchetta, le général Franzini ordonna un mouvement général des troupes d'Ascoli et de Melfi, qui, bien que n'étant pas sous son commandement, se hâtèrent d'obéir, et, comme on le verra plus loin, l'appuyèrent fermement. Le 8, il parcourut les deux rives de l'Ofanto de Camerelle à Ponto-Santo-Venere, mais les Briganti, se rendant compte que cette fois c'était sérieux, s'étaient retirés devant les troupes italiennes et avaient traversé la rivière à Serrone, entre Ponte-Santo-Venere et Monte-Verde. Là, le général Franzini avait disposé 5 compagnies de ses grenadiers pour les attendre ; mais, malheureusement, ils ne traversèrent pas là où les soldats étaient cachés. Les soldats purent les voir de loin et les compter, ils étaient 54. Ils pénétrèrent les bois de Sant'Agata, où la 3e Compagnie du 22e Bersaglieri les attaqua avec l'entrain habituel de ces braves patriotes et les dispersait, leur tuant deux chevaux. Les morts et les blessés, s'il y en eut, furent enlevés par les Briganti, qui retournèrent pendant la nuit dans les bois de Castiglione sur l'Ofanto. Le 10, la même bande
de Schiavone se réunit avec celles de Coppa, de Sacchetiello,
d'Andreottolo, de Pie et de Marciano, formant une masse de 110 Briganti.
Dissimulant leur nombre, ils se rendirent à la ferme Vitamore
entre les monts Toffiello et Calitri pour attendre le général
Franzini, ayant déjà appris de leurs espions que le
général n'avait avec lui que ses 45 hussards:
ils ignoraient que le Major Brero était arrivé juste
à temps à Calitri avec une compagnie à pied et
42 hussards commandés par le capitaine Carelli. Celui-ci,
averti de la position des brigands, mais en ignorant que leur nombre
avait presque triplé, se mit à la tête de ses
hussards et se porta vers la pointe de l'ennemi, lançant dans
le même temps la compagnie à pied pour les contourner.
Les Briganti, voyant le petit nombre de hussards qui venaient à
eux, se tenaient à cheval, dissimulés derrière
un bâtiment, prêts à faire feu. Le major, à
200 pas de distance, vit la tête de leur colonne et ordonna
la charge. Le capitaine Carelli, avançant de flanc sur la partie
arrière du bâtiment, chevauchait à la tête
des siens sous le feu que les Briganti tiraient presqu'à bout
portant, à découvert, jusqu'à ce que tous ses
cavaliers furent au contact des Briganti. C'est alors seulement que
les hussards s'aperçurent qu'ils avaient à combattre
une force trois fois supérieure à la leur. Cette manœuvre
avait fait perdre quelques hommes au Major ; mais, face à face
avec l'ennemi, il était libre de ses mouvements. Les pertes des hussards sont
grandes, mais les héros qui composent l'armée italienne
ont montré encore une fois qu'ils ne comptent pas les ennemis,
et que, à un contre trois, ils n'hésitent pas à
les attaquer. Gloire et honneur, aux morts comme aux survivants! L'honorable correspondant qui nous
donne ces nouvelles croit que les troupes engagées dans la
lutte contre les Briganti doivent être composées de cavalerie
légère et bersaglieri ; les cavaliers devraient être
armés, partie de fusils, comme nos dragons, et partie de lances. Le Giornale Militare "Il soldato Italiano"
du 29 Octobre 1863 nous donne une liste de Ussari di Piacenza
qui sont distingués pourla lutte contre le Brigantaggio
cette année là. Début 1866, plusieurs officiers du régiment
sont mis en disponibilité suite à la réduction
des cadres. En Juin suivant, la Prusse déclarera
la guerre à l'Autriche. Le 20 du mois, les Italiens entrent
en Vénitie. Cingia aura été rappelé à l'activité et sera promu luogotenente nell'arma di cavalleria par décret du 14 Août 1866, quelques jours après l'armistice du 10 Août. Il sera encore replacé en disponibilité.
La guerre Franco-Prussienne de 1870 offrira l'occasion à l'Italie
de se saisir de Rome et des états du Pape, dont les troupes
françaises ont été retirées. |
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Sottotenente Anat Hagy Arturo. La Gazzetta Ufficiale del Regno d'Italia
Num.163 (Torino, Sabato 11 Luglio 1863) annonce, suivant R.Decreti
du 24 giugno 1863 : Ce cours supplémentaire avait été établi (Art.2, R.D. du 13 Mars 1860) à la Scuola Militare di Cavalleria de Pinerolo, cours "in cui sarà compartita l'istruzione necessaria a quei giovani che desiderano abilitarsi ad occupare i posti di Sottotenente, vacanti nell'Arma di Cavalleria, che per legge non siano riservati ai sotto uffiziali". Anat-Hagy ne figurera plus à l'Annuario de 1866. Curiosité, la "Biblioteca
del Conservatorio di musica Giuseppe Verdi" conserve
la partition d'une pièce musicale appelée "Emilie
: pensee affectueuse en forme de mazurka de salon pour piano",
publiée en 1861 et dédicacée par son auteur,
Giulio Ricordi, avec la mention suivante : |
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La présence concommittante de Brandolini
et Cingia, ainsi que l'aspect négligé des tenues nous
laisse à penser que la photo est contemporaine de cette campagne
contre le Brigantaggio. |