La Cavalerie de la Garde Civique.
 La Garde Civique est née avec l'Indépendance de la Belgique en 1830.
Tombée en désuétude, elle est réorganisée en 1848, alors que l'Europe connaît d'importants mouvements sociaux.
Elle a pour missions le maintien de l'ordre et des lois, ainsi que la conservation de l'indépendance et de l'intégrité du territoire de la Belgique.
Elle dépend du Ministère de l'Intérieur en temps de paix - et de celui de la Guerre en temps de Guerre.

Pour ce qui concerne la Cavalerie, l'Arrêté Royal du 27 Juillet 1848 précise :
"Art.1er CAVALERIE. - Il ne peut être formé de subdivision de cavalerie inférieure en force à un peloton.
Art.2. La force d'un peloton est de 25 à 36 hommes, cadres compris.
La force d'un demi-escadron est de 40 à 60 hommes, cadres compris ;
La force d'un escadron est, cadres compris, de 80 hommes jusqu'au 40e de la force totale de la garde en service ordinaire, de la commune.
Art.3. Le cadre est fixé :
Pour un peloton : 1 sous-lieutenant, 2 maréchaux des logis, 4 brigadiers, plus un trompette.
Pour un demi-escadron : un capitaine en second, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 1 maréchal des logis chef, 4 maréchaux des logis, 8 brigadiers, plus deux trompettes.
Pour un escadron : un capitaine-commandant, un capitaine en second, 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 1 maréchal des logis chef, 8 maréchaux des logis, 1 maréchal des logis fourrier, 8 brigadiers, plus trois trompettes.
"

L'uniforme est d'abord un habit vert foncé à distinctives amarante, et le shako ; des tenues plus attrayantes seront portées par la suite. A noter que l'uniforme est à la charge des Gardes.

La mise en pied d'unités de cavalerie n'est autorisée que dans les grandes agglomérations - afin d'éviter que les potentiels cadres de la Garde Civique dans les communes plus modestes soit tous attirés par la perspective du rôle plus brillant d'une unité à cheval.


Les premières réorganisations d'unités de cavalerie sont autorisées le 28 Juillet 1848, à Anvers, Bruxelles et Mons.
Elles seront suivies en Septembre par l'organisation d'un peloton à Courtray.

En 1868, période de l'introduction du nouvel uniforme à brandebourgs (voir infra.), les unités sont ainsi stabilisées :
ANVERS
BRUXELLES
COURTRAI
GAND
ALOST
MONS
TOURNAY
LIEGE
VERVIERS
Un demi-escadron
Un demi-escadron (escadron en 1884, prend le nom d' "Escadron Marie-Henriette" en 1895)
Un peloton
Un demi-escadron
Un peloton (dissous quelques années plus tard)
Un peloton
Un demi-escadron
Un demi-escadron
Un peloton.
En 1870, on compte un total de 391 cavaliers ; ils seront 551 en 1894.

Les Cavaliers de la Garde Civique se recruteront particulièrement dans la bourgeoisie.
Dans "Les grands banquiers belges (1830-1935): portrait collectif ", Samuel TILMAN cite les souvenirs de Paul DRESSE, petit-fils du banquier liégeois Armand :
"Plus jeune, je l'ai dit, mon Père avait été garde à cheval. Il appartenait à cet escadron qui représentait aux yeux des Liégeois la fine fleur de la garde-civique. Avec son colback , son uniforme vert foncé et son grand sabre de cavalerie, il m'impressionnait fort quand, botté, éperonné , il marchait vers la monture qu'on lui avait amenée dans le jardin du quai de Fragnée . (...) . Il allait ainsi rejoindre ses camarades qui défilaient par rang de deux le long de la Meuse, faisant battre bien des coeurs féminins. En revanche, ils n'étaient guère prisés du peuple, qui voyait en eux des briseurs de grève auxiliaires."

A titre d'illustration, l'écrivain Georges EEKHOUD met en scène ces cavaliers de la Garde Civique dans "La Nouvelle Carthage" (Bruxelles, 1893),  :
"Dans la rue, où des centaines de badauds, mêlés aux émeutiers, assistent avec une curiosité béate au sac de cette demeure luxueuse, il apprend par les domestiques de Béjard que leurs maîtres dinent chez Mme Athanase Saint-Fardier. Rassuré, il s'éloigne du théâtre de la saturnale, lorsque des battues furieuses résonnent dans le lointain.
- La garde civique à cheval ! Sauve qui peut ! Pillards et destructeurs interrompent leur besogne.
Le demi-escadron approche au galop. Arrivé à une centaine de mètres de la cohue, le capitaine, M. Van Frans, le banquier, ami de la famille Dobouziez, commande halte.
Tous riches et fils de riches, cavaliers de parade, montés sur des bêtes de race, fiers de leur bel uniforme vert sombre, de leur tunique à boutons d'argent et à brandebourgs noirs, de leur pantalon à bande amaranthe, de leur talpak d'astrakan à chausse rouge et à gland d'argent. Leurs montures ont des chabraques assorties à l'uniforme, aux coins desquelles sont brodés des clairons d'argent, et le manteau d'ordonnance enroulé sur le devant de la selle.
Pâles, l'air ému, les yeux brillants, ils font caracoler et piaffer leurs chevaux. Comme ils se sont arrêtés, les mutins s'enhardissent et leur lancent des moqueries : soldats de carton! polichinelles! cavaliers des dimanches! Laurent reconnaît Athanase et Gaston Saint-Fardier, et entend le premier, qui pousse son cheval en avant, dire à Van Frans : “Chargerons-nous bientôt ces voyous, commandant? , En passant avenue des Arts, les deux frères ont aperçu les dégâts causés à la maison paternelle, et ils brûlent d'impatience de venger cet affront.
Jusqu'à présent, le service de cet escadron d'honneur avait été une récréation, un simple sport, un prétexte à promenades et à excursions, à parties de campagne. Ce n'était pas de leur faute, à ces jolis dilettanti de l'uniforme, si cette gueusaille les obligeait de se prendre au tragique.
Sabre... clair... commande Van Frans d'une voix un peu émue. Et les lames vierges, tirées du fourreau avec un bruissement métallique, mettent une flamme livide au poing ganté de chaque cavalier.
Il n'en faut pas plus pour que la panique gagne la bande des émeutiers. La masse fonce en avant et se jette, à droite et à gauche, dans les rues latérales. Les plus hardis courent se garer sur le trottoir d'en face ou entre les arbres de l'avenue.
Chargez ! commande alors seulement Van Frans... En avant !
Et l'escadron part au grandissime galop : étriers et fourreaux s'entrechoquent, le pavé s'incendie comme une enclume.
Après avoir dépassé les rassemblements et feint de donner la chasse aux fuyards, les cavaliers font halte, demi-tour et chargent une seconde fois dans la direction opposée.
La police achevait de disperser les derniers rassemblements et, en nombre à présent, opérait des arrestations, pinçait les meneurs.".

Au-delà des sorties de parade, certains d'entre eux sauront toutefois s'illustrer en 1914 - avec notamment la Garde Civique à Cheval de Liège commandée par le Capitaine "Puck" CHAUDOIR, au début d'une Guerre Mondiale qui marquera la fin de l'instituion Belge de la Garde Civique.

Portraits, formats Divers.


Garde Civique, avant 1868. Garde Civique, Mons, c.1871. Garde Civique, 1870-1876. Maréchal des logis Fourrier. Sous-Lieutenant, 1870.  Garde Civique, Anvers c.1880.






Maréchal des logis Fourrier. Lieutenant, 1893-1914. Capitaine,
années 1890.



Evolution de l'uniforme.

1868-1883 - TUNIQUE ET TALPACK.

Le changement de tenue est radical en 1868 - l'uniforme acquiert une élégance certaine, ne conservant guère que les couleurs (vert foncé et amarante) de l'ancienne tenue.

"MINISTERE DE L'INTERIEUR.
GARDE CIVIQUE.

Par arrêté royal, en date du 24 novembre 1868, l'habillement et l'équipement de la cavalerie de la garde civique sont modifiés conformément à la description qui suit et et aux dessins annexés au présent arrêté :

HABILLEMENT.
Cavalier, brigadier, sous-officier.

TUNIQUE de drap vert foncé, se boutonnant droit sur la poitrine par une rangée de neuf boutons, reliés par des brandebourgs avec noeuds hongrois à neuf autres boutons placés de chaque côté de la poitrine, distants à la partie supérieure de vingt centimètres et se rapprochant jusqu'à huit centimètres à la partie inférieure ; jupe descendant jusqu'à trente centimètres de la rotule, garnie aux basques et aux pattes d'une corde aplatie, se terminant eu dos et au-dessus de la taille par un ovale, avec corde partant de l'épaule, couvrant la couture et formant deux cercles sur les basques ; trois boutons aux pattes, et cor de chasse aux basques ; collet de drap amarante clair, échancré et arrondi, haut de trois centimètres, bordé dans tout son pourtour d'une corde aplatie et orné de deux petits cors de chasse ; manches larges d'un seul morceau, ayant la couture sous les bras ; parements de drap amarante, ayant trois centimètres de hauteur au dessous et dix à la pointe, entourés d'une corde aplatie laissant, comme au haut du collet, dépasser le drap amarante pour former passe-poil ; épaulières formées par des cordes aplaties de la largeur des brandebourgs avec noeuds hongrois, se fermant près du collet par un bouton.

Brandebourgs larges de quatre centimètres, cordes d'un centimètre en poil de chèvre noir.

Boutons de forme demi-grelot, cors de chasse, tête de lion, chaînette juguaire, tulipe, bagette et L couronnée en métal blanc.

PANTALON demi-large en même drap que la tunique, avec deux bandes de drap amarante chacune de trois centimètres de largeur, séparées par un passe-poil amarante ; deux poches doublées de drap vert, dont l'ouverture est pratiquée dans la couture extérieure, à dix centimètres de la ceinture ; sous-pieds en cuir noir se fixant au pantalon par des boutons intérieurs.

TALPACK d'astracan noir, haut de dix centimètres devant et descendant derrière de manière à lui donner une hauteur de seize centimètres, en forme de cône tronqué avec bourrelet légèrement proéminent au lieu de visière : calot de cuir verni noir, de quatorze centimètres de diamètre dans sa plus grande largeur ; flamme de drap amarante, tombant du côté gauche jusqu'au bord du talpack, se terminant par un gland d'argent mat de quatre centimètres, soutache en argent mat sur les côtés et le milieu ; devant et à égale distance des bords, cor de chasse surmonté d'une couronne ; plumet, haut de quinze centimètres, se terminant en pointe, en plumes noires dans la moitié inférieure et banches dans l'autre moitié, se fixant dans une tulipe avec cannelure, haute de cinq centimètres ; pompon dit macaron aux couleurs nationales, rehaussé au milieu de deux L en métal et se fixant immédiatement au-dessous de la tulipe ; cordon du talpack en poil de chèvre noir, partant du second bouton du côté droit, entourant le col et s'attachant au talpack au moyen de quatre coulants ; chaînette-jugulaire, composée d'anneaux estampés, montée sur une double bande de drap amarante, longue de cinquante-six centimètres, se fixant au talpack par trois têtes de lion, placées l'une derrière à la partie supérieure du talpack, et les deux autres sur les côtés à la partie inférieure.

KEPI de drap vert du modèle de celui des officiers de l'armée, avec passe-poil amarante au haut de la bande et sur les coutures du turban ; sur le calot noeuds hongrois en soutache, mentonnière en passementerie amarante avec deux coulants ; macaron comme au talpack.
Col blanc de quatre centimètres de hauteur avec extrémités à angles droits.
Cravate de soie noire large de deux centimètres, bouts rentrant sous la tunique ;
Gants blancs en peau de daim.

OFFICIERS.

Même tenue que les cavaliers avec les différences suivantes :
Gland et soutaches du talpack en argent brillant et pour la grande tenue bandes du pantalon, passe-poil, gland de la dragonne, bélière du ceinturon et coulants du cordon en argent ; soutaches du képi avec signes distinctifs du grade et mentonnnière en argent.

TROMPETTE.

Même uniforme que les cavaliers, à l'exception du plumet, qui aura sa partie inférieure amarante.

SIGNES DISTINCTIFS DES GRADES.

Brigadier. - Un chevron en galon d'argent de deux centimètres de largeur du dessin dit cul de dé, sur drap amarante, cousu au-dessus et près de chaque parement et fixé par ses extrémités dans la couture de la manche ;
Fourrier, deux chevrons cousus sur le haut de la manche ;
Maréchal des logis, deux chevrons au-dessus du parement ;
Maréchal des logis chef, trois chevrons au-dessus du parement.
La hauteur de la pointe des chevrons au-dessus du bas de la manche sera pour
le brigadier de ............................    18 centimètres.
Le maréchal des logis de ...........    26        -

Le maréchal des logis chef de ...    33        -
Sous-lieutenant, lieutenant et capitaine, noeuds hongrois en soutache d'argent large de trois centimètres (nota : probablement millimètres ?) placés sur le devant de la manche au-dessous de laquelle leurs branches viendront se rejoindre ; le nombre de soutaches est pour le sous-lieutenant d'un, pour le lieutenant de deux, et pour le capitaine de trois. Elles sont espacées entre elles de 0m003.

Le sommet du noeud le plus élevé est placé aux hauteurs ci-après indiquées du bas de la manche :
Sous-lieutenant et lieutenant ...........    43 centimètres.
Capitaine..........................................    46         -

ARMEMENT ET EQUIPEMENT.

Ils restent tels que les a déterminés l'arrêté royal du 18 juin 1848, sauf les différences suivantes :

Ceinturon se portant au-dessous de la tunique ; giberne ornée d'une baguette et d'un cor de chasse surmonté d'une couronne de métal ; même ornement au bas de la schabraque ;

Pour les officiers, banderole et giberne d'argent avec leurs ornements dorés, galons de la schabraque et du portemanteau en argent ; en petite tenue, la banderole et la giberne sont recouvertes de maroquin noir.

Il est facultatif : 1° aux cavaliers et aux officiers de porter un manteau de drap vert doublé d'orléans noir, du modèle de celui de la cavalerie de l'armée, avec brandebourgs en galon de laine noire et boutons demi-grelot ; 2° aux officiers de porter une tunique comme celle qui est décrite ci-dessus, sans brandebourgs, ni cordes, ni épaulières, ni couleurs distinctives, mais avec les insignes de leur grade.

Un délai de quatre mois est accordé aux officiers, sous-officiers, brigadiers et gardes pour changer leur uniforme."


Quelques ajustements seront apportés aux uniformes des Corps Spéciaux de la Garde Civique par l'Arrêté du 11 Octobre 1875 :

"(...) CAVALERIE.
Capitaine en second. - Le noeud hongrois composé de trois soutaches, la première et la troisième en argent, la deuxième en or ; au képi, la tresse horizontale supérieure en or.
Médecin adjoint et médecin vétérinaire.- Uniforme du corps. Signes distinctifs du grade : Collet (en velours vert pour le médecin adjoint et en velours bleu de ciel pour le médecin vétérinaire), avec la broderie en argent ; chapeau en feutre à deux pointes ; giberne-trousse du modèle de l'armée ; une étoile au collet."

Certaines des dispositions générales s'appliqueront aussi à la Cavalerie :

"LES DIVERS CORPS SPECIAUX.
Maréchal des logis fourrier. - Sergent fourrier. - Brigadier fourrier :
Les galons de maréchal des lois, de sergent ou de brigadier, plus un galon placé obliquement sur le haut de chaque manche, d'une couture à l'autre, et plongeant de dehors en dedans, comme dans l'armée."



1883-1893 - DOLMAN ET CASQUE.

Avec l'Arrêté royal du 18 Août 1883, l'uniforme connaît une nouvelle évolution, avec le remplacement de la Tunique par le Dolman, comme le reste de la Cavalerie Belge.
Le Talpack est remplacé par un étonnant casque
:

"Léopold II, etc.
Vu l'article 62 de la loi du 8 mai 1848 ;
Revu les arrêtés royaux du 18 juin 1848, du 24 novembre 1868 et du 11 octobre 1875, déterminant l'habillement, l'équipement, l'armement et le harnachement de la cavalerie de la garde civique ;
Sur la proposition de notre ministre de l'intérieur,
Nous avons arrêté et arrêtons :
ART.1er. Les arrêtés royaux du 18 juin 1848, du 24 novembre 1868 et du 11 octobre 1875 sont abrogés en ce qui concerne la cavalerie de la garde civique.
ART.2. Les modèles des différentes parties de l'uniforme sont décrits dans l'annexe du présent arrêté.
ART.3. Notre ministre de l'intérieur est chargé, etc.

DESCRIPTION DE L'UNIFORME DE LA CAVALERIE DE LA GARDE CIVIQUE.

HABILLEMENT.

Dolman.
1. Modèle actuel en drap vert, nuance des guides, sans couture à la taille et descendant jusqu'à la pointe des fesses. Six boutons demi-grelots remplacent les neufs boutons actuels.
Les deux boutons supérieurs des côtés sont espacés de 0m,150, afin que la crosse du fusil Comblain puisse être appuyée contre le creux de l'épaule sans reposer sur un des boutons.
2. Brandebourgs formés chacun de quatre brins de tresse aplatie 0m,006 de largeur, en poil de chèvre noir, terminés par un noeud hongrois à pointe, placé obliquement.
3. Pattes d'épaule. En tresse de la largeur des brandebourgs.
4. Galons plats dits au boisseau en poil de chèvre noir, rempaçant la corde aplatie actuelle sur le collet, les devants, les parements, le bas et les coutures du dos du dolman, où elles s'arrêtent sur le haut de pattes soubise espacées l'une de l'autre de 0m,080, et garnies d'un passepoil de la couleur distinctive sur tout leur pourtour, deux boutons demi-grelots sont fixés sur chaque patte soubise et espacées de 0m,075.
Les galons dessinent sur le haut du dos un noeud hongrois dont les branches partent du bouton de chacune des pattes de l'épaule et se terminent par une pointe en pique à 0m,180 du pied du collet.
Les galons dessinent également sur les coutures verticales, de chaque côté, et sur la fente simulée de derrière une pointe en pique de 0m,270 de hauteur mesurés à partir du bas du dolman.
5. Tous les boutons sont en métal blanc.

Dolman de petite tenue.
6. Même coupe et même drap que le dolman de grande tenue, mais avec une seule rangée de six boutons et sans galons, ni brandebourgs, ni ornements. Le collet, les pattes d'épaule, les parements et le pourtour sont garni d'un passepoil de drap de la couleur distinctive.
Deux poches sont placées de chaque côté ; les poches supérieures sont inclinées vers le milieu du dolman et les poches inférieures vers les côtés. Elles sont espacées de 0m,200 et recouvertes d'une patte à trois pointes de 0m,150 de largeur sur 0m,060 de hauteur pour les poches supérieures et de
0m,190 de largeur sur 0m,090 de hauteur pour les poches inférieures.
Elles se ferment au moyen d'un petit bouton demi-grelot.

7. Pantalon de cheval. modèle actuel avec fausses bottes en vachette vernie formmant, à la partie supérieure et devant, un coeur à 0m,350 en dessous de la rotule et, derrière, une pointe placée 0m,010 plus bas que la partie supérieure du coeur.
Les côtés sont 0m,050 plus bas que le devant.
Le pantalon Lasalle se porte à cheval, dans toutes les tenues.
8. Pantalon d'ordonnance. Modèle actuel demi-collant.

Manteau.
9. En drap vert modèle des sous-officiers de l'armée, avec les devants garnis de quatre doubles galons de laine noire en forme de patte, repliés en pointe à leur extrémité latérale et allant en diminuant de longueur de 0m,160 au galon supérieur à 0m,085 au galon inférieur.
Quatre boutons grelots en métal blanc cousus sur les gaons ferment les devants du manteau et six petits boutons demi-grelots ferment la fente de derrière.
10. La rotonde s'attache sous le collet au moyen de six boutons en lasting noir. Elle se ferme au moyen de trois boutons grelots cousus sur les mêmes galons que les devants du manteau. Elle descend à 0m,050 du poignet et s'enlève pour les services à pied.
11. Les manches portent les insignes des grades.

Coiffures.
12. Casque de forme ovoïdale peu élevée à calot imperméable, ventilé par la partie de la coiffe reposant sur le front au moyen de rondelles en caoutchouc et par le haut au moyen d'un évent pouvant se fermer à volonté. Le calot est recouvert d'un manchon formé de quatre pièces en drap vert de la nuance du dolman et réunis par un bourdalou.
Les visières sont également en drap vert.
Celle de devant est inclinée sur les yeux et bordée d'un cercle en métal blanc mat.
Celle de derrière couvre la nuque et est légèrement relevée sur le dos.
Le haut du casque est couvert un peu en arrière d'un orenement composé de maillons, de quatre griffes de lion et d'une calotte surmontée d'une grenade enflammée.
Le devant du casque est orné d'une plaque dite Gloire, sommée de la couronne royale.
Au centre de la plaque, un cor de chasse est appliqué sur la cocarde nationale.
La jugulaire est en drap amarante, sur laquelle est cousue une chaînette en gourmette formée de maillons unis.
Elle s'attache au casque par deux agrafes en forme de tête de lion.
Tous ces ornements sont en argent dit de Berlin.
13. Les dimensions du casque doivent être proportionnées à la taille et à la conformation du cavalier.
Les dimensions maximum sont les suivantes :
Cintre extérieur du calot..........................................................................................

Visières, à leur contour inférieur...........................................................................

Largeur visible prise au milieu et au-dessus..........................................................

0m,360

devant   0m,380
derrière 0m,400
devant   0m.050
derrière 0m060
14. Képi. Modèle des officiers de cavalerie de l'armée. Passepoils amarantes. Noeud hongrois en soutache d'argent et mentonnière en argent.

EQUIPEMENT.
15. Cordon du casque. Modèle actuel.
16. Col en lasting noir.
17. Eperons en métal blanc de 0m010 de largeur, à tige droite.
18. Ceinturon en cuir fauve, bélières en cuir noirci et piqué sur les bouts. La petite bélière doit être proportionnée à la taille du cavalier et être assez courte pour permettre de porter le sabre à pied sans le suspendre. Grande bélière fixée au milieu du devant du ceinturon et s'attachant à une mortaise placée sur le plat côté du fourreau.
19. Dragonne. Modèle actuel.
20. Giberne de grande tenue. Modèle actuel. Une couronne royale argentée et placée au milieu de la banderole remplace la tête de lion, les épingletttes et surmonte l'écusson actuel dans toute sa largeur.
21. Giberne de petite tenue. Même modèle en maroquin noir, sans aucun ornement.

ARMEMENT.
22. Sabre de cavalerie.

HARNACHEMENT.
23. Selle, bride formant licol, mors et bissac du modèle des officiers de cavalerie de l'armée, avec les ornements en métal blanc.
24. Sangles en aine blanche.
25. Etriers, schabraque, porte-manteau, du modèle actuel.
La schabraque est séparée en deux parties appelées couvre-paquetage et crouplin.
Au centre de chaque cercle du porte-manteau, le cor de chasse est surmonté d'une couronne royale.
26. Tapis de selle en feutre vert. Le cuir noir est conservé provisoirement pour le harnachement.

TENUE DES OFFICIERS.
27. Comme celle des cavaliers, avec les marques distinctives des grades en soutache d'argent sur les manches des dolmans. Celui de petite tenue a les pattes d'épaule en tresse aplatie comme les brandebourgs et terminée en noeud hongrois à pointe sur les manches.
28. Pantalon de grande tenue. Modèle actuel.
29. Casque. Maillons de la jugulaire et du haut du casque cannelés et en argent mat, ainsi que les autres ornements.
30. Képi à visière droite, soutaches d'argent.
31. Cordon en argent pour toutes les tenues.
32. Insigne de chef de corps. Ils consistent en un panache en plumes de vautour blanc retombant sur le casque, devant jusqu'au milieu de la cocarde, derrière jusque sur le bord inférieur de la visière et fixé à l'intérieur de la coiffe par un petit écrou.
Il ne se porte qu'en grande tenue.
33. Gibernes. Modèles actuels. Les épinglettes et la tête de lion sont remplacées par une couronne royale dorée, surmontant l'écusson dans toute sa largeur.
34. Ceinturons, modèle du cavalier avec bélières en argent pour la grande tenue et en cuir verni noir pour la petite.
35. Dragonne unique en argent mat pour les officiers, à gros grains pour le chef de corps.
36. Manteau. En drap vert, modèle de l'armée.

HARNACHEMENT.
37. Comme il existe actuellement. Modèle de la cavalerie de l'armée.
Pour la tenue de route, les galons de la schabraque et du porte-manteau sont en drap de la couleur distinctive. La schabraque du chef de corps est bordée de deux galons, comme dans l'armée.

MEDECINS ET VETERINAIRES.
38. Mêmes uniformes, coiffures, équipement, armement et harnachement que les officiers.
Signes distinctifs comme dans l'armée, brodés en argent sur le collet amarante pour les édecins, et collet bleu pour les vétérinaires, qui ont, en outre, les parements bleus.

MUSICIENS ET TROMPETTES.
39. Comme les cavaliers, à l'exception des brandebourgs, des galons dits au boisseau et du cordon du casque, qui sont en laine amarante.
40. Les musiciens portent au collet une lyre en argent et une soutache d'argent à sa partie supérieure.
41. Le chef de musique a les insignes d'adjudant sous-officier et le sous-chef ceux de maréchal des logis."
1886 - MODIFICATION DU CASQUE.

Le casque est modifié en 1886 avec l'adjonction d'un plumet par Arrêté royal du 24 Septembre 1886 :

"REVISION DE L'UNIFORME DE LA CAVALERIE. - Arrêté royal du 24 septembre 1886. (Moniteur du 29 septembre 1886.)

Léopold II, etc.

Vu l'article 62 de la loi du 8 mai 1848, sur la garde civique ;
Revu notre arrêté du 18 août 1883, déterminant l'uniforme de la cavalerie de cette garde ;
Sur la proposition de notre ministre de l'intérieur et de l'instruction publique,

Nous avons arrêté et arrêtons :

ART.1er. Les dispositions relatives à l'uniforme de la cavalerie de la garde civique sont complétées ainsi qu'il suit :
CASQUE - Officiers. Panache en plumes noires de 0,23 de longueur par devant et de 0,33 par derrière, fixé sur une tige en fer de 0,17 de haut, surmonté d'un disque bombé de 0,02 de diamètre en métal blanc poli. Le chef de corps porte le panache en plumes de vautour blanches.
Pour les sous-officiers et cavaliers, le panache est en crins de cheval noirs de 0,33 de longueur.
Pour les musiciens et trompettes, le panache est en crins de cheval teints en nuance amarante.
Notre ministre de l'intérieur et de l'instruction publique (M.THONISSEN) est chargé, etc."

1893-1914 - DOLMAN ET COLBACK.

L'uniforme prendra son aspect définitif avec l'abandon du casque et son remplacement par le Colback.
La silhouette se rapproche maintenant beaucoup de celles des Guides :
"23 JANVIER 1893. - Arrêté royal par lequel la coiffure en usage dans les corps de chasseurs à cheval de la garde civique est remplacée par un colback en fourrure de raton avec flamme amarante, plumet blanc et ornements argentés. (Moniteur du 27 janvier 1893.)"