France
9ème Hussards

Cartes de Visite atelier L. Maillet à Vesoul, signée

Le Colonel Comte Friant en 1875

Le titre du Comte Louis Gilbert François Léon Friant est de noblesse d'Empire : le Général Louis Friant (1758-1829), beau frère du Général Davout, fut créé Comte de l'Empire le 5 Octobre 1808 (son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe).
Voici une notice sur la carrière de Léon Friant, publiée dans le "Panthéon de la Légion d'Honneur" par Théophraste Lamathière :

"Général de brigade de cavalerie, officier de la Légion d'honneur, né le 16 avril 1822, est le petit-fils du général, comte Friant, un des grands divisionnaires du premier empire, commandant les grenadiers de la vieille garde après le général Dorsenne. Élève de Saint-Cyr en 1842 (NB: "Promotion du Tremblement", nom choisi à la suite du tremblement de terre qui détruit Pointe-à-Pitre, la capitale de la Guadeloupe, en 1843), de Saumur en 1844, Léon Friant sortit sortit de cette école d'application de cavalerie en 1846, pour rejoindre à Meaux le 7e régiment de cuirassiers. Beau cavalier et excellent écuyer, le jeune officier passa lieutenant le 27 avril 1847, fut envoyé avec son régiment à l'armée des Alpes en 1848 et 1849 et promu capitaine le 25 octobre 1851, se trouvant en garnison à Versailles.
En 1852, il prit les fonctions d'adjudant-major à son régiment, qui vint à Maubeuge et à Haguenau.
En 1858, l'empereur Napoléon III le prit auprès de sa personne, comme officier d'ordonnance et le décora le 30 décembre de la même année. Il était bien noté et passait avec raison pour un des bons Officiers de Cavalerie de l’armée. 
Il fit en 1859 la campagne d'Italie avec la maison de l'empereur et prit part aux batailles de Magenta et de Solferino, ainsi qu'au combat de Palestro.
Le 23 mai 1860, il fut promu chef d'escadron au 1er de carabiniers alors à Versailles et commandé par le colonel de Gramont, duc de Lesparre. Il vint successivement à Lunéville et à Tours, puis enfin à Melun, en 1866, lorsque les deux régiments de carabiniers furent fondus en un seul, qui entra dans la cavalerie de la garde impériale.
En 1867, le comte Friant, promu lieutenant-colonel, rentra avec ce grade dans son premier régiment, le 7e de cuirassiers, alors à Sedan. Au moment de la guerre contre l’Allemagne, ce corps se trouvait à Chartres et passa à la 2e brigade (Gramont) de la 3e division (Forton) de la réserve de cavalerie de l'armée du Rhin. 
Il combattit aux batailles sous Metz, principalement celle de Rezonville du 16 août 1870, où il commandait son régiment qui fut dès le matin fortement engagé avec l’ennemi et qui tailla en pièces le 7e cuirassiers allemand. Le surlendemain le 7e de cuirassiers fut de nouveau toute la journée en face de l'ennemi, à la bataille de Saint-Privat. Après le siège de Metz, le Lieutenant-colonel comte Friant resta en captivité en Allemagne jusqu'à la paix.
Il fut nommé colonel du 9e de hussards à Lunel le 22 juillet 1871 et avait reçu la croix d’officier à Metz, le 19 octobre précédent. Le 30 septembre 1875, le comte Friant fut nommé général de brigade et reçut le commandement de la 1ère brigade de chasseurs d'Épinal Aujourd'hui il est à la tête de la 7e brigade de cavalerie."


CDV Friedr. bruckmann's Verlag, München & Berlin
Ansichten des Kriegschauplatzes. 40.Metz vom Fort Queulen aus. I.

Le Général Friant commande en effet la 1ère Brigade de Chasseurs de la 6ème Division de Cavalerie en 1876 et 1877. De 1878 à 1881 il commande la 7ème Brigade de Cavalerie, composée du 1er Régiment de Dragons et de son ancien Régiment le 9ème Hussards (le Général Friant se retrouve alors de nouveau basé à Vesoul) . En 1879  le 9ème Hussards part pour Belfort et le Général Friant transfère son Quartier Général à Gray auprès du 1er Dragons.
En 1882 il commande la 2ème Brigade de Dragons (1ère Division de Cavalerie).

Le 28 Mai 1883, le Général Friant passe Général de Division et devient Inspecteur Général Permanent de Cavalerie ; en 1884 il est ainsi Inspecteur pour les 10ème (Quartier Général à Rennes), 11ème ( Nantes), 12ème (Limoges) et 18ème (Bordeaux) Corps d'Armée.
A partir de 1885 il est Inspecteur Général du 2ème arrondissement d'inspection permanente de Cavalerie.

Il est fait Commandeur de la Légion d'Honneur le 20 Décembre 1886. Il est mis en retraire le 27 Mai l'année suivante.
Il décède à Paris le 22 Août 1899. Le Figaro du 23 Août annonce :
"DEUIL.
Le général comte Friant, depuis longtemps souffrant, est mort l'avant-dernière nuit dans son appartement, 5, rue Vignon.
Avec lui disparaît l'un de nos plus brillants officiers de cavalerie et l'un des sportsmen les plus accomplis. Il était membre du Jockey, du cercle de l'Union, du cercle de la rue Royale, de la Société hippique, de l'Omnium, des Acacias et de la Société des Guides.
Président du Cercle de la rue Royale depuis la dernière reconstitution de ce cercle, il fut constamment réélu dans ces fonctions qu'il exerçait avec un tact exquis. Affaibli par l'âge, il avait démissionné l'an dernier et on lui donna pour successeur le duc de la Trémoille.
Il fut aussi président de la Société des guides et son coach, mené par lui avec la plus grande correction, tint toujours la tête des brillants défilés des mails sur la place de la Concorde. Démissionnaire depuis deux ans, il eut pour successeur M. de la Haye-Jousselin.
Le général comte Friant, mort presque octogénaire, était de taille moyenne, bien prise, sobrement élégante. Sa moustache et son impériale restèrent toujours du plus beau noir, car il tenait à ne pas paraître vieux.
Petit-fils du célèbre Friant, l'un des plus glorieux généraux de la République et de l'Empire, il était le fils du Comte Jean-François Friant, qui fut aide de camp du roi Louis-Philippe, commanda en chef pendant quelque temps la garde nationale de Paris, après la mort du général Lobau. Ce fut lui qui, lors de la Révolution, accompagna le roi Louis-Philippe dans son exil en Angleterre.
Le général comte Friant, commandeur de la Légion d'honneur, avait été mis à la retraite en 1887.
Ses obsèques seront célébrées vendredi prochain à la Madeleine."

Ces deux CDV sont très certainement issues de la même séance de pose ; elle me sont toutefois parvenues par des sources très différentes (celle de gauche sortant d'un album appartenant à la famille d'Yvoley), et c'est un rare plaisir de collectionneur que de pouvoir les réunir.
On remarquera que le Général Comte Friant avait bien arrêté son choix de formule de dédicace !

Vers la page du 9ème Hussards Vers l'Album de la famille d'Yvoley