France
8ème Hussards


Carte de Visite
Sous-Lieutenant Harscouët de Saint-George en 1860

Roger-Joseph-Marie HARSCOUËT DE SAINT-GEORGE est né à Pluvigner (Morbihan) le 22 Février 1834.
Il est le fils d'Ernest-Marie-Prosper et de Mathilde-Marie-Henriette LECORGNE.

Il est engagé volontaire le 9 Novembre 1852 au 2e Chasseurs pour rejoindre le même jour l'École Impériale Militaire de Saint-Cyr, dont il sortira deux ans plus tard avec le rang No.226 sur 279.
Il est nommé Sous-Lieutenant au 8e Hussards le 1er Octobre 1854.

Il participe avec son régiment à la Campagne d'Italie, du 9 Mai 1859.
Le 8e Hussards participera après la campagne au corps d'occupation de Milan - il en reviendra le 15 Juin 1860.
Il se verra remettre la Médaille Commémorative de la Campagne d'Italie.

Il ne sera promu Lieutenant au régiment que le 12 Août 1864, après presque dix ans de grade.
Sa démission sera "acceptée par Décret Impérial du 5 Novembre 1864, rayé des contrôles du Corps le 14 du dit."


La guerre de 1870 le verra reprendre du service : il rejoint le 3e Cuirassiers le 24 Octobre 1870 comme "Lieutenant au titre auxiliaire".

Il y passe Capitaine au titre auxiliaire le 12 Novembre ; il est détaché au 6e Régiment de Marche de Cuirassiers le 26, et commence son service en Campagne de ce jour.

Extraits de l'Historique du 6e Cuirassiers (P.de Brye, 1893) :

"SIXIÈME RÉGIMENT DE MARCHE DE CUIRASSIERS

Le 6me régiment de marche de cuirassiers, formé par décret du 12 novembre 1870, et placé sous le commandement du lieutenant-colonel Chevals, reçut l'ordre de se réunir et de s'organiser à Nevers. Il était composé d'un escadron de chacun des régiments suivants : 2me , 3me, 4me et 10me cuirassiers.
Dès le 22 novembre, trois de ces escadrons se trouvaient réunis. Celui qui manquait, tiré du 3me cuirassiers, était au camp de Conlie. Les circonstances l'empêchèrent, pendant toute la campagne, de rejoindre les autres. (...)

Nous avons vu que le 4me escadron se trouvait au camp de Conlie au moment de la formation de l'armée de l'Est.
Parti de Pontivy le 23 novembre, par les voies ferrées, pour se rendre à Nevers, il avait été arrêté à la gare de Conlie par le général de Kératry qui n'avait pas de cavalerie et qui voulait en avoir.

L'escadron était commandé par le capitaine Garnier. Ses autres officiers étaient :
MM. de Saint-Georges, capitaine en second.
Poulet............................lieutenant en premier.
Bilger.............................lieutenant en second.
Romée ..........................sous-lieutenant.
Longuet.........................sous-lieutenant.

A partir du 25 novembre, il fut donc sous les ordres du général de Kératry ; il passa ensuite sous ceux des généraux du Bouëdec et de Marivault,qui se succédèrent dans le commandement du camp.
Il fit, à Conlie, où il était baraqué, le service de garde, d'escorte et de plantons. Cette situation dura pour lui plus de deux mois. Une fois, elle avait fallli cesser, le 9 décembre. Ce jour-là, embarqués pour Tours, les cuirassiers étaient parvenus en gare d'Angers, lorsque leur capitaine y avait reçu une dépêche, signée Glais-Bizoin, qui les rappelait au camp.

Un fort détachement de l'escadron était parti pour le Mans, le 1er décembre, sous les ordres du capitaine de Saint-Georges.
Ce fut le 13 janvier 1871 seulement que le reste quitta Conlie pour entrer dans la division Gougeard, du 21e corps, que commandait l'amiral Jaurès.

Le 4ème escadron suivit, jusqu'au 15, la retraite de ce corps d'armée, qui marchait sur Couterne, dans l'Orne, il l'abandonna à Montgiroux, où il séjourna dix jours. Puis ayant élé rejoint par le détachement du capitaine de Saint-Georges, il repartit pour Laval qu'il atteignit le soir. Dès le lendemain, 27 janvier, il fut dirigé sur Fougères ; il devait s'y ravitailler et rejoindre ensuite le 6ème régiment de marche de cuirassiers. Mais la conclusion de l'armistice l'y fit rester jusqu'au 18 mars.
Le 19, une dépêche ministérielle l'appela à Versailles par étapes ; il y arriva le 31 et alla s'installer dans l'école de Saint-Cyr. Il fut en même temps placé sous les ordres du général Cousin (division du Preuil).

Le 3 avril, l'escadron prit part à l'expédition faite contre les fédérés dans la presqu'île de Gennevilliers. ll rentra le même jour à Saint-Cyr, qu'il ne quitta plus jusqu'au 15. A cette date, il fut envoyé à Fromenteau comme escorte de l'artillerie de la 1re division du 3e corps. Le soir, il alla cantonner à Savigny-sur-Orge. Le lendemain, il partit pour Morangis, où il resta une semaine, adjoint au 4me dragons pour le service des reconnaissances, grand'gardes et escortes.
Le 23, il alla à Morsang-sur-Orge ; depuis lors, jusqu'au 18 juin, il occupa successivement Ballainvilliers, Champlan et Palaiseau.
Le 19 juin, il quitta Palaiseau pour rejoindre à Rambouillet le 6me régiment de cuirassiers, dans lequel il était versé.

Quant au détachement parti de Conlie le 1er décembre, voici quelles avaient été ses opérations.
Les 60 hommes et les 60 chevaux qui le composaient, commandés par le capitaine de Saint-Georges, le lieutenant Bilger et le sous-lieutenant Longuet, avaient été, à leur arrivée au Mans, dirigés sur Connerré et placés au 17e corps, pour y faire le service d'éclaireurs.
Le 19 décembre, le détachement, réuni à deux cents hommes d'infanterie, placés également sous les ordres du capitaine de Saint-Georges, fit une reconnaissance sur Semur que l'on disait occupé par les Allemands. Le village était vide; on y passa la nuit. Le lendemain matin, une forte troupe ennemie (2800 hommes environ, cavalerie et infanterie) est signalée. Elle attaque bientôt la reconnaissance, qui défend le village pendant trois heures et demie et inflige à l'ennemi des pertes telles qu'il est obligé de renoncer à la lutte et de se retirer. Le lendemain de ce magnifique fait d'armes, le détachement rentre à Connerré. Il est ensuite employé, jusqu'au 3 janvier, au service de correspondance entre le Mans, la Ferté-Bernard et Nogent-le-Rotrou.

Le 3, en marchant sur Chartres, avec la division Rousseau, les cuirassiers rencontrent l'ennemi à la Loupe.
Toute la division est bientôt engagée, et les Allemands repoussés ; mais, ceux-ci ayant reçu, dans l'après-midi, des renforts qui rendent leurs forces doubles des nôtres, le général Rousseau se voit obligé de céder au nombre, après une résistance opiniâtre, et de se retirer dans la nuit sur Connerré.

Les 9, 10, 11 et 12 janvier, les cuirassiers du capitaine de Saint-Georges prennent part aux combats livrés près du Mans. Le 13, ils passent au 21e corps qu'ils suivent dans sa retraite derrière la Mayenne. Le 15, ils poussent une reconnaissance du côté de Sillé-le-Guillaume et, le même jour, ils rejoignent à Montgiroux, le gros de l'escadron."

Les services en campagne contre la Prusse seront comptés à Saint-Georges jusqu'au le 1er Mars 1871 ; il sera reversé au 6e Cuirassiers et servira à l'Intérieur à compter du 1er Avril - jusqu'au 7 Juin.

Il sera fait Chevalier de la Légion d'honneur le 5 Juin.
Sa Démission sera acceptée par Décision Ministérielle du 3 Août 1871 - il est rayé des contrôles le 8.


Il se retire en Bretagne, au Château du Rest, par Grandchamp.

Sa décoration de la Légion d'honneur ne lui sera remise que le 24 Novembre 1872, par le Général de Brigade Champion, Comandant la Subdivision du Morbihan.

Il décèdera le 1er Septembre 1899.


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