France
8ème Hussards


Carte de Visite
Sous-Lieutenant René de Pazzis vers 1860
Pierre-Henri-Paul-René, Comte de SEGUINS-PAZZIS d'AUBIGNAN est né à Nevers le 9 Mars 1835.
Il est le deuxième fils de Xavier-Edmond de SAGUINS-PAZZIS, Marquis d'Aubignan, ancien Capitaine au Lancier de la Garde Royale, et de Léonide FOURNIER D'ARMES.

Reçu à l'Ecole Impériale Militaire de Saint-Cyr le 6 Novembre 1855, au rang 218 sur 390.
Sa carrière comence à peine qu'il est déjà mis dans l'embarras : il est ainsi condamné le 1er Décembre 1855 par le Tribunal de Château-Chinon pour "chasse sur le terrain d'autrui, sans le consentement du propriétaire."
Il est vrai que la peine est légère, condamné à "16 francs d'amende et aux dépens, avec Mr. Henri de Pazzis, son frère" - et que dans l'ambiance de l'époque, cette condamantion a du lui valoir son moment de gloire à l'Ecole...

Il sort de Saint-Cyr avec un modeste rang de No.332 sur 376, qui s'explique par des notes assez médiocres (rachetées par son instruction militaire), conjuguées à une conduite qui "laisse à désirer" et une tenue "passable".
Il est nommé Sous-Lieutenant au 8e Hussards le 18 Novembre 1857 (pour prendre rang du 1er Octobre).

Il ne participe avec son régiment à la Campagne d'Italie - restant probablement au dépôt du régiment.

Ses notes d'Inspection nous montrent son développement comme officier :
1862 - "Bien élevé et intellligent, bon cavalier. Sert assez bien ; a besoin de fortifier son instruction militaire. Manque un peu de jugement et parfois trop brusque dans ses rapports avec ses supérieurs et ses inférieurs."
(Gal Dupuch de Feletz)

1863 - "Elégant cavalier, des moyens, bien élevé ; très intelligent, spirituel. Commande très bien sur le terrain."
(Gal Cassaignolles)

1864 - "Elégant cavalier. Bien élevé. Très intelligent. Commande très bien sur le terrain. Beaucoup d'avenir."
(Gal Cassaignolles)

L'avenir en question passera toutefois par une bifurcation : Pazzis épousera le 26 Avril 1865 Maria-Augusta LABBE de CHAMPGRAND (Blois 1842 - La Charnaye 1926), avec autorisation du Ministre. Ils auront huit enfants.
Son mariage marque la fin de sa carrière militaire : il présente sa démission "afin de prendre lui-même la direction des biens dont il est devenu propriétaire par suite de son récent mariage".
Sa démission est "acceptée par décision impériale du 19 mai 1865, rayé des Contrôles du Corps le 30 du dit."

Assez étonnamment, il rejoint l'Armée Teritoriale après plus de dix ans de vie civile.
Il est ainsi nommé Lieutenant en Premier du 8e Régiment terrotorial de Cavalerie le 15 Octobre 1875.

D'abord affecté à l'Escadron de Dragons (Dijon) du régiment, il sera très vite rattaché à l'Escadron de Chasseurs (Auxonne) ; notons que celui-ci est commandé dès le 25 Avril 1876 par le Chef d'Escadron de Castellanne-Norante, qui compta en même temps que Pazzis aux Sous-Lieutenants du 8e Hussards (du 8 Décembre 1862 au 15 Septembre 1863).

Ses notes d'inspection pour 1879 :
Note et avis du Chef de Corps : "Officier très vigoureux et plein d'entrain ; à peu près à hauteur comme Lieutenant en Premier. Monte très bien à cheval."
Note et avis du Général de Brigade: "Vigoureux - Instruction militaire assez bonne ; bon cavalier, a de l'entrain ; peut bien faire"

Pazzis démissionnera le 3 Juin 1882, désirant "se consacrer uniquement à ses affaires personnelles".
Il décèdera le 30 Mai 1885 au Château de la Charnaye à Argenvières (Cher).

Cette carte de visite nous le présente en grande tenue, uniforme bleu de ciel et la célèbre pelisse blanche (modèle 1856), agrémentés du cordon fourragère (ici porté à la façon de la Garde Impériale) et de la ceinture-écharpe qui seront abolis en 1860. 

Merci à Cédric Demory.