France
6ème Hussards


Carte de Visite, Atelier Eugène Delon à Toulouse.
Sous-Lieutenant Héroul de Canisy.

Anne-Marie-Héroul DE CARBONNEL DE CANISY est né le 22 Mai 1847 à Passy.
Il est le second fils du Comte Paul-Adrien (propriétaire de la terre de la Paluelle et chef de la branche cadette des Carbonnel de Canisy) et de Jeanne-Marie-Emilie de GIRESSE-LA-BEYRIE (fille du Baron de Giresse-La-Beyrie, Comte du Saint-Empire et Secrétaire des Commandements de Mr. le Dauphin).
Il doit son étonnant prénom à la tradition familiale - Héroul de Carbonnel figurant parmi les compagnons de Rollon (chef viking à l'origine du Duché de Normandie).

Il est Engagé Volontaire au 6e Hussards le 26 Juin 1866.
Il y est promu Brigadier le 1er Mars 1867, et Maréchal-des-Logis dès le 31 Décembre de cette anée là.

C'est dans ce grade qu'il débutera la campagne contre l'Allemagne du 22 Juillet 1870.
Le 6e Hussards est en effet affecté au 7e Corps (Général Douay) de l'Armée du Rhin ; cinq Escadrons du Régiment (3e, 4e, 5e, 6e et 1er) sont ainsi mobilisés et quittent Castres pour se regrouper à Lyon.

Le régiment ne rejoindra pas ; après la retraite du 7e Corps sur Châlons, il est affecté le 24 Août, au 13e Corps, en formation sous Paris. Il partira pour Mézières, où il apprendra la nouvelle de la capitulation de Sedan.
Retraite sur Paris - le régiment est maintenant destiné au 15e Corps de l'Armée de la Loire.

Le 6e Hussards est présent aux affaires de Toury (5 Octobre), d'Arthenay (10 Octobre), et à la bataille de Coulmiers (9 Novembre).

De Canisy s'illustrera dans la journée du 24 Novembre (Historique Manuscrit du Corps) :
"Depuis plusieurs jours les nombreuses reconnaissances et les renseignements fournis par les habitants accusaient la présence d'une Division ennemie composée comme l'ont du reste constaté les rapports mêmes des prisonniers Allemands de 8 pièces d'artillerie, d'un régiment d'infanterie et de 3 escadrons de Cavalerie, le tout formant un effectif d'environ 4000 hommes et occupant en avant de Pithiviers les différents positions d'Aschères le Marché, Chilleurs et Bazoches les Gallerandes, leurs avant postes venant jusqu'à 5 kilomètres de Neuville qu'ils se proposaient d'attaquer. Cette ville défendue par le xxx d'Infanterie de marche, une compagnie de chasseurs à pied, 6 pièces d'artillerie de montagne et les 3e et 4e Escadrons du 6e Régiment de Hussards sous les ordres du Chef d'Escadrons du Authier ; le Colonel Capdebon des Tirailleurs Algériens avait le Commandement supérieur de toutes ces troupes.

Vers 6h1/2 du matin, le Maréchal des logis de Canisy qui était aux avant postes et qui avait reçu les ordres les plus positifs du Commandement de venir au galop le prévenir de l'approche de l'ennemi dont les attaques d'un moment à l'autre devenaient plus certaines, s'acquitta avec intelligence et le plus grand zèle de cette mission importante. Malgré la précipitatin des événements et la vive poursuite de l'ennemi, il sut donner tous les renseignements nécessaires et assez à propos pour que grace à sa diligence, les troupes de Neuville aient le temps de prendre les premières dispositions pour la défense. A la suite de cette brillante affaire, l'ennemi perdit une centaine d'hommes, on lui fit une vingtaine de prisonniers, parmi lesquels un Capitaine et un Lieutenant. Au nombre des blessés ennemis se trouvait un parent du roi Guillaume, le Comte de Plattens. Il mourut dans la nuit de la suite de ses blessures. (...)"

De Canisy est promu Sous-Lieutenant le 1er Décembre 1870 au 5e Escadron du régiment.
Le 3 Décembre, le régiment est présent à l'affaire de Chilleurs-aux-Bois, où ses escadrons sont déployés en échelons et occupent la gauche de la ligne Française.
Il fera ensuite retraite sous Orléans.

Début 1871, le 6e Hussards est affecté à l'Armée de L'Est, commandée par le Général Bourbaki.
Il embarque à Bourges le 5 Janvier en chemin de fer pour Besançon.
Il participera à cette campagne dans un froid rigoureux - échappera à l'internement en Suisse, et, après la capitulation, rejoindra Castres puis le Camp de Toulouse le 27 Avril 1871.

Les Escadrons mobilisés quitteront Toulouse le 28 Octobre 1872 pour se rendre à Montauban.

De Canisy épousera le 13 Juillet 1873 Marie TARDIF DE PETIVILLE (leur fils René naîtra le 29 Janvier 1875).
Il voit sa démission acceptée par Décision du Président de la République du 27 Août 1873 - il est rayé des contrôles du régiment le 5 Septembre suivant.

Il décèdera à Spa, le 1er Juin 1891, à l'âge de 44 ans.

On remarquera qu'un portrait très similaire du Sous-Lieutenant de Saint-Férriol, de la même époque et également oeuvre d'Eugène Delon, montre une pelisse de petite tenue de même modèle.