Henri Sébastien Fargin-Fayolle est né le 29
Août 1845 à Montluçon, dans l'Allier.
Il est le neveu du Représentant de l'Allier (et membre du comité de
l'Algérie et des Colonies), instigateur de la Bande des Mottes, qui fut arrêté et déporté en 1849.
Henri-Sébastien est Engagé Volontaire le
10 Décembre 1864 pour sept ans au 5e Dragons.
Il y deviendra Brigadier le 18 Juilet 1865.
Il passe Brigadier-Fourrier au 2e
Chasseurs le 1er Novembre 1866.
Il sera promus Maréchal des Logis le 7 Avril 1867.
Remis sur sa demande Chasseur le 1er Février 1870, il passe
dans la réserve le 20.
Rappelé à l'activité le
14 Juillet 1870, il revient au 2e Chasseurs ; il y est remis Maréchal-des-Logis
le 24 Juillet.
Il fera la Campagne contre l'Allemagne au sein de ce régiment du 9
Août au 29 Novembre 1870.
Il est nommé Sous-Lieutenant le 14 Janvier
1871 ; il passe au 2e Hussards le 5 Février.
A l'inspection générale de 1872, il figure à l'effectif du régiment
comme Sous-Lieutenant à la suite, présent au dépôt du régiment,
à Auxonne.
Il permute au 4e Hussards le 29 Mars 1873, et passe au 9e
Hussards le même jour.
Ce sera le 20e Chasseurs le 27 Octobre suivant, il passe l'année
suivante, le 23 Mars 1874, au 1er Spahis de Médéah. Il part
en Afrique le 24 Avril.
Il est promu Lieutenant au 5e Hussards
le 23
Juillet 1878.
Un détachement du 5ème Hussards avait été envoyé
en Algérie en 1877.
Le régiment quitte l'Algérie pour rentrer en Métropole le 26 Octobre
1880.
Fargin-Fayolle
passe Capitaine le 29 Juillet 1885. Il est fait chevalier de
la Légion d'Honneur l'année suivante, par décret du 20 Décembre 1886.
Il passe au 19e Dragons le 6 Juillet
1889 ; il sert comme Officier d'Ordonnance du Général
Commandant la 13e Brigade de Cavalerie du 18 Juillet 1889 au 19 Avril
1891.
Il passe au 10e Chasseurs le 2 Juin
1891.
Une Décision du 30 Novembre 1895 le nomme Capitaine Commandant
un Escadron.
Il est admis à la retraite le 20 Janvier 1896, Capitaine au 18e
Chasseurs.
Il servira encore dans l'Armée Territoriale,
nommé à un emploi de Capitaine à l'Escadron de
Cavalerie Légère du 13e Régiment de Cavalerie
Territoriale par décret du 30 Mars 1896.
Il est promu Chef d'Escadrons le 26 Décembre 1898 au Service
éventuel des remontes de la 13e Région.
En 1905 on l'y retrouvera encore, affecté au Service des Remontes
et des Réquisitions.
Il est promu Officier de la Légion
d'honneur le 31 Décembre 1907.
Le Commandant Fargin-Fayolle est l'auteur d'un
livre appelé "de
Montluçon à la Mer : vingt jours à Sainte-Marguerite, près de
Pornichet", publié en 1900. Il
s'agit essentiellement d'un journal de vacances de 1899, d'un peu plus
d'une quarantaine de pages ; quelques réflexions relevées toutefois :
"2 Septembre, samedi
Il a plu toute la nuit, et il pleut encore quand nous nous levons, à 7
heures ; le temps est très rafraîchi ; nous en profitons pour faire
notre correspondance et lire les journaux. Bien ennuyeux, les journaux :
toujours l'Affaire D.., rien que cela, le compte-rendu de la séance du
Conseil de Guerre de Rennes suivi, bien entendu, de réflexions plus ou
moins justes. ne connaissant pas le dossier secret, je me garderai bien
d'émettre mon opinion ; mais je m'incline d'avance devant le verdict du
Conseil de guerre, quel qu'il soit. Et puis finissons-en avec cette
Affaire D. qui n'a que trop duré. Combien de lois très urgentes sont
en souffrance et attendent une solution. Qu'on en finisse et surtout
qu'on n'en parle plus.
(...)
Samedi 9 septembre
(...) Pendant le cours du dîner, le maître d'hôtel vient me dire à
l'oreille que Dreyfus a été condamné, il l'a appris à Saint-Nazaire
d'où il arrive. Cette nouvelle ne me surprend pas et j'étais bien
décidé à m'incliner devant le jugement du Conseil de guerre. Depuis
plus de deux ans cette malheureuse affaire nous a paralysés, nous a
rendus indifférents et comme étrangers à tout ce qui n'est pas elle.
le conseil de guerre a rendu son arrêt, il n'y a qu'à s'y soumettre.
La France a été trop longtemps troublée, agitée par cette triste
affaire, elle a le droit d'exiger un peu de repos ; que ce soit fini,
cette fois, bien fini, et qu'on n'en parle plus. C'est le souhait
sincère de tous les Français.
(...)
13 septembre, Mercredi.
(...) Nous devons coucher à Tours et, en attenant l'heure, nous allons
nous promener par la rue Nationale jusqu'à la Loire. Nous avons le
très grand plaisir de rencontrer le lieutenant-colonel de Talanci du 8e
cuirassiers, mon ancien commandant du 10e chasseurs, nous passons
quelques instants ensemble, très heureux de nous revoir et de causer
des camarades."
A Montluçon, on retrouve la trace du
Commandant Fargin-Fayolle dans la vie du Cercle d'Escrime local dans les
années 1911-1912.
Il y décède le 4 Novembre 1923.
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