France
7e Hussards


Carte de Cabinet atelier Mourgeon à Paris
Lieutenant Eugène de Galembert

Eugène-Marie-Joseph de Bodin de Galembert est né le 4 Juillet 1860 au Château d'Ettevau, près Larochemillay (Nièvre).
Il est le deuxième fils et quatrième enfant du baron Anne-Marie-Charles de Bodin de Galembert et de Louise-Marie-Joséphine Bertrand de Rivière.

Il devient Elève à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr le 23 Octobre 1878. Il en sort avec le No. 226 sur 352.
Il est nommé Sous-Lieutenant Elève à l'Ecole de Saumur le 1er Octobre 1880 ; il en sort le 31 Août 1881 avec le No.30 sur 76 et Note Générale "Bien".

Il est affecté au 6e Dragons le 31 Octobre 1881.

Il est promu Lieutenant en Second au 4e Hussards, alors à Mascara, le 11 Septembre 1885.
Il part pour l'Algérie le 28 Octobre.

Il sert en qualité d'"Officier d'Ordonnance auprès de Mr. le Général Simard de Pitray; Commandant la Subdivision d'Oran et la Cavalerie de la Division d'Oran" du 28 Mars 1887 au 9 Septembre 1887.

Il est affecté au 6e Chasseurs d'Afrique le 1er Octobre 1887 - fort brièvement puisqu'il rejoint le 7e Hussards dès le 1er Décembre suivant. Il était rentré en Métropole le 29 Novembre.

Il est "détaché à l'École de Cavalerie" comme Officier d'Instruction du 1er Octobre 1888 au 31 Août 1889 - obtenant à la sortie le rang No.25 sur 41 et la Note Générale "Très Bien".
Il avait été nommé Lieutenant en Premier le 1er Janvier 1889. 
Il est détaché du régiment comme Lieutenant Instructeur à l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr le 9 Avril 1890 - il y sera affecté le 12 Juillet 1890 en cette capacité.


Il épouse le 11 Août 1892 Renée-Jeanne-Elisabeth Hoskier (1865-1949), fille du banquier danois Emile Hoskier (1830-1915), actif dans le placement en France des emprunts russes, et d'Elise Weyer, une dame de charité, née en 1836 (d'origine orthodoxe russe, qui décèdera lors de l'incendie du Bazar de la Charité à Paris en 1897) :
"Eugène-Marie-Joseph Bodin de Galembert, lieutenant instructeur de Cavalerie à Saint-Cyr, le second des fils de feu Anne-Marie-Charles Bodin, baron de Galembert, et de Louise-Marie Joséphine Bertrand de Rivière, sa veuve, avec Renée-Jeanne-Elisabeth Hoskier, fille de Jean-Emile Hoskier, banquier, à Paris, officier de la Légion d'honneur, et d'Elisabeth Veyer.
Le mariage a été célébré à Paris le 11 août en l'église de Saint-Augustin. Les témoins étaient pour le marié : le général Motas d'Hestreux, commandant l'école de Saint-Cyr et le vicomte d'Aboville, son oncle ; pour la mariée : le baron de Morenheim, ambassadeur de Russie et le général (...)."


Eugène de Galembert sera promu Capitaine Instructeur le 29 Décembre 1892 et affecté au 29e Dragons.
Il y comptera comme Capitaine en Second à compter du 21 Octobre 1893, étant détaché "à titre exceptionnel" comme Officier d'Ordonnance du Général de Job, commandant la 7e Brigade de Dragons à Châlons.
En 1897, c'est maintenant du Général de Salignac-Fénelon qu'il est officier d'ordonnance - il est maintenant Capitaine en Second au 31e Dragons où il est transféré le 8 Mai 1896.

Il y passe Capitaine Commandant le 16 Octobre 1897.
Il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur le 25 Décembre 1899.

Il est nommé Major au 22e Dragons le 26 Décembre 1905 - en 1908 il y aura changé d'emploi pour celui de Chef d'Escadrons.
Par Dépêche Ministérielle du 17 Octobre 1911 (No.4398 1/2), il est félicité "comme Membre de la Commission d'examens d'admission à l'Ecole Militaire d'Infanterie".
Il est promu Lieutenant-Colonel du 25e Dragons le 23 Décembre 1911.


C'est avec ce régiment prend part à la Guerre contre l'Allemagne à compter du 2 Août 1914.
Il est au combat du 20 Août, aux combats du Grand-Couronné en Août et Septembre 1914.

Il sera promu Colonel le 22 Février 1915. Il prendra le commandement du 4e Cuirassiers le 9 Mars.
Il est fait Officier de la Légion d'honneur le 11 Janvier 1916 :
"Ancien de services - Au front depuis le début de la campagne, a commandé d'abord la cavalerie d'une Division d'Infanterie avec laquelle il a pris part à de nombreux combats et fait preuve à sa tête des meilleures qualité militaires. Chef de Corps des plus distingués."

La nature de la guerre affecte celle des unités, et le 27 Mai 1916 :
"Par ordre No.13809 de M. le Général en Chef, en date du 20 Mai 1916, le 4e Régiment de Cuirassiers est démonté et ses escadrons concourent à former un Régiment à 3 bataillons et 3 Compagnies de Mitrailleuses qui doit prendre le nom de 4e Régiment de Cuirassiers à pied.
Entreront dans la composition du nouveau Régiment :
4e Régiment de Cuirassiers démonté,
Groupe Léger de la 1ère D.C.,
Groupe des 9e et 10e Escadrons du 11e Hussards,
9e Escadron du 15e Dragons,
1/2 Groupe Cycliste de la 1re Don. de Cavalerie,
1 Peloton du G.C. de la 9e Don. de Cavalerie,
Colonel Commt. le 4e Régt. de Cuirassiers à pied : Colonel de Galembert."

Le nouveau Régiment entre en voie de constitution le 4 Juin.
Il part en instruction au camp de Mailly.

Galembert sera cité à l'Ordre de la 1ere D.C. le 6 Mars 1917 (O.G.No.13) :
"Chef de Corps de très grande valeur. Dans le commandement exercé pendant quatre mois consécutifs d'un demi sous secteur très animé, a montré les plus belles qualités d'activité, d'énergie et d'à propos. Dans la préparation et l'exécution de coups de mains toujours réussis aussi bien que dans la résistance victorieuse opposée à toutes les tentatives ennemies, a prouvé qu'il était à hauteur de toutes les missions et avait su faire d'un régiment de nouvelle formation un corps d'élite digne d'être cité comme modèle à toute l'armée."

Le 30 Avril 1917, le Colonel de Galembert prend le commandement comme commandant du Sous-Secteur dit "des Trous", dans l'Aisne.
Il prend part à la tête de son régiment aux combats de Laffaux (où il porte son P.C. le 4 Mai à 22h15) du 1er au 10 Mai 1917, qui culminent les 5 et 6.
Ces rudes combats lui feront porter l'Ordre du Jour suivant :
"Depuis longtemps le 4eme Cuirassiers désirait mordre du Boche. On lui en a donné et il a pu se satisfaire aux jours glorieux des 5 et 6 Mai.
Si nos pertes ont été cruelles, l'ennemi, complètement dominé, a laissé entre nos mains plus de 500 prisonniers et a éprouvé des pertes sérieuses.
A tous mes braves je ne puis que répéter :
Dieu aidant, vous avez donné plus que je n'osais espérer.
De partout m'arrivent des témoignages d'admiration pour votre valeur ; ils me remplissent d'orgueil et d'émotion.
Je salue nos glorieux morts : nous garderons pieusement leur souvenir.
A leur tête sept officiers ont été ensevelis dans leur triomphe. Je ne puis ici les nommer tous, mais je veux spécialement citer le Commandant Meillon, héros aussi modeste que brave, chef de premier ordre que je pleure avec son Bataillon.
Il laisse à tous le souvenir d'un modèle accompli de vaillance et de savoir, de bonté et d'esprit de sacrifice.
Vive le 4e Cuirassiers et vive la France !" 

Le 22 Mai, à 9h15, à l'Est de Crépy-en-Valois où le régiment se refait, le Général Franchet d'Esperey passe en revue le Régiment et remet à Galembert la Croix de Guerre avec Palme.
Celui-ci est effet cité à l'Ordre de l'Armée par le Général Maistre, Commandant la Vie Armée (O.G.No.473 du 18 Mai) :
"Chef de Corps de la plus haute valeur et du plus beau caractère. Grâce à ses qualités de sang froid et d'énergie, grâce à l'ascendant qu'il a pris sur un Régiment qu'il a formé lui-même, a obtenu dans les attaques des 5 et 6 Mai 1917, les plus brillants résultats, enlevant plusieurs lignes successives, malgré une résistance acharnée, et sous le feu le plus violent."

Il est encore cité à l'Ordre de l'Armée le 26 Juin 1917 (O.G.No.323) :
"Le Général Commandant la IIIe Armée cite à l'Ordre de l'Armée :
Le 4e Régiment de Cuirassiers à pied :
Sous les ordres du Colonel de Galembert, a remarquablement préparé et organisé le terrain des attaques sur le Plateau du Moulin de Laffaux. Les 5 et 6 Mai 1917, s'est porté dans un magnifique élan à l'assaut d'une position allemande très solidement organisée, a enlevé toute la première position en s'emparant de nombreux prisonniers et d'un matériel important. A résisté victorieusement aux violentes contre attaques de l'ennemi pour reprendre le terrain perdu. (...) Signé Humbert"

Galembert, atteint par la limite d'âge, est nommé le 8 Mars 1918 Commandant d'Etapes à la Ferté par décision du G.Q.G. :
"Par décision No.39716, 39717 de M. le Général Commdt. en Chef, an date du 28 février 1918, le Colonel de Galemebrt, Commandant le 4e Régt. de Cuirassiers à pied est nommé Commandant d'Etapes de la Ferté Gaucher ; le Lieut. Colonel Oré du 4e Régt. de Cuirassiers à pied est nommé au commandement du Régiment en remplacement du Colonel de Bodin de Galembert."

Il est à cette occasion cité à l'Ordre de la 1re D.C.P. (O.G. No.2 du 7 Mars) :
"Ordre Général No.2
Le Général Commandant la 1ere D.C.P. cite à l'ordre de la Division :
Le Colonel de Bodin de Galembert Commandant le 4e Régt. de Cuirassiers à pied
"Chef de Corps de la plus haute valeur intellectuelle et morale. A consacré ses belles qualités de caractère, d'intelligence et de cœur à la formation et à l'instruction du 4eme Régt. de Cuirassiers à pied ; en a fait un admirable instrument de combat qui s'est acquis au feu, sous son commandement les titres les plus glorieux. 
Atteint par la limite d'âge, profondément regretté de ses chefs, des ses Officiers et de la troupe, le Colonel de Galembert quitte un commandement où son souvenir restera comme la personnification des plus hautes vertus militaires.
Le Général Cdt. la 1ere D.C.P
Signé Bricard."

Le J.M.O. précise :
"14 heures - 1K500 N.E. de Montigny-Lengrainé
M. le Général Féraud commandt. le 1er C.C. passe en revue le 4eme Régt. de Cuirassiers à pied. M. le Général Bricard adresse les adieux au Colonel de Galembert et lui remet la Croix de Guerre."

A compter du 12 Juin 1918, Galembert est Commandant d'Etapes à Nangis.

Il devient Commandeur de la Légion d'honneur par arrêté du 4 Décembre 1920 (pour prendre rang du 16 Juin).
Il décèdera le 26 Octobre 1937 au 16, rue de Marignan, à Paris.
Il était Compagnon de l'Ordre du Bain.


La photographie date de la fin des années 1880. Cette façon de porter la pelisse jetée sur les épaules n'est pas réglementaire puisqu'elle doit être chaussée.