Autriche-Hongrie


Carte de cabinet J.C. Schaarwächter à Berlin.
Hadnagy Nemes, à la réserve du 4. honvéd huszár ezred en 1897


Notre Hadnagy (sous-lieutenant) porte ici le Shako des Hussards de la Honved orné d'une plaque aux armes de la Hongrie (ici le modèle 1892-1911). On remarque aussi la banderole de giberne modèle 1887 pour officier. Si la photo n'est pas dédicacée ou identifiée, elle est datée au dos de 1897.

Or relève ici le shako noir du 4ème Régiment - dont le numéro peut se lire sur le côté gauche de la coiffure.

Il arbore le décoration de Chevalier de l'Ordre de la Couronne d'Italie (Ordine della Corona d'Italia).
Une décoration Italienne et une photo prise an Allemagne, voilà qui nous oriente vers le Corps Diplomatique.


Le "Handbuch für das Deutsche Reich"de 1897 nous apprend que l'Ambassade d'Autriche à Berlin recèle un "Albert Graf Nemes v. Hidveg, Legations-Sekretär, Lieutenant in der Reserve des ungarischen Honved-Husaren-Regiments Nr. 4 (It.Kr5)."

Le Comte Albert Nemes de Hidweg est né le 18 Novembre 1866.
Il était devenu Leutnant in der Reserve au 7. Böhmisches Dragoner-Regiment le 1er Janvier 1888.
Il avait épousé Carolina Spaletti-Trivelli le 5 Novembre 1893 à Rome.

S'il est encore aux Dragons de Bohème en 1895, on le rencontre dans le Honvéd Schematismus pour 1896, comme Hagnagy au cadre de réserve ("Tartalék") du Kecskeméti 4. honvéd huszar ezred - avec Ancienneté au 1er Janvier 1888.

On croise Nemes au détour des souvenirs de Ludwig Freiherr von Flotow, "November 1918 auf dem Ballhausplatz".
Flotow fut affecté en Mai 1898 à Berlin :
"Comme secrétaire de légation, je rencontrais à Berlin Albert Graf Nemes. (…) Nemes était un fonctionnaire très consciencieux et habile, aimable et bon camarade. Très amoureux de sa femme ravissante, il était très susceptible quant au point de la beauté des autres dames de l'ambassade. Comme il y avait une rivalité entre son épouse, madame von Velics et la femme de notre Attaché Militaire, le comte Stürgkh, considérée à Berlin comme une Beauté, le brave Nemes se trouvait toujours au cœur d'une lutte plus ou moins larvée entre ces dames. J'avais déjà rencontré la comtesse, née Contessa Spaletti, à Rome dans la maison de ses parents. Malgré l'amour sincère qu'elle portait à son mari, malgré le bonheur que lui donnaient ses deux jolies petites filles, la belle Italienne ne se plaisait qu'à peine dans le gris sombre et la nature austère du nord, pour rendre une image objective des rues de la capitale impériale.
(…)
Albert Nemes partit en décembre 1898 pour l'ambassade de Constantinople. A peine muté à Bucarest, je mis à profit l'opportunité que m'avait offerte avec la plus grande prévenance le Margrave Johann Pallavicino d'aller passer huit jours dans la ville enchanteresse sur la Corne d'Or. Nemes me réserva une chambre d'hôtel, me procura les occasions les plus agréables de voir les curiosités, me présenta à l'Ambassadeur, Heinrich Freiherrn von Calice, et m'offrit un accueil cordial à son propre domicile. De même, plus tard à Paris, où il servit plusieurs années comme conseiller d'ambassade, je trouvais toujours chez lui le même accueil.
Quand je fus convoqué à l'automne 1913 au Ministère des Affaires Etrangères, je reprenais le Referat I de la section politique, dirigé jusque là par Nemes ; dans le même temps, aucune mission particulière ne lui était proposée, au contraire, on ne l'affectait qu'à un poste d'Envoyé dans le cas d'une vacance. Je n'avais pris moi-même ma mutation à Vienne qu'avec des sentiments très mélangés et n'y avait certainement pas postulé. C'est donc de façon d'autant plus surprenante qu'il me semblait que mon vieil ami Nemes me battait froid ,et la comtesse se comportait à mon égard de manière peu avenante. Nemes fut nommé en 1916 comme Envoyé à Stuttgart. Il avait évidemment éprouvé le procédé du Ministère comme une offense, et avait dû m'en attribuer- de façon tout à fait injustifiée - une part, et peut-être l'initiative.
Sa vieille cordialité envers moi n'est plus jamais revenue chez lui."

On retrouvera au gré de ses affectations les décorations dont Nemes était pourvu en 1907 (in "Hof- und Staats-Handbuch") :
- Bronzene Jubiläums-Erinnerungs-Medaille für die Bewaffenete Macht
- Jubiläums-Erinnerungs-Medaille für Zivil-Staatsbedienste
- Ordre Otoman du Medjidieh de seconde Classe ;
- Chevalier de l'Ordre de l'Aigle Rouge de Prusse de 3e Classe ;
- Chevalier de l'Ordre de la Couronne d'Italie ;
- Décoré de l'ordre Grand-Ducal du Griffon de Mecklenburg-Schwerin ;

Il est encoré décrit comme Mitglied des Magnatenhaus, Leutnant a.D. der ung.Landw.Kav., et Legations Rat I. Kategorie.

Après la guerre, Nemes sera posté comme Ambassadeur en Italie.
Horthy relate dans ses mémoires que le 3 Janvier 1921, Nemes aura une longue discussion avec le Comte Sforza pour connaître l'attitude de l'Italie, au cas où un Habsbourg retournerait sur le trône de Hongrie - se voyant répondre :
"L'Empereur Charles, jamais !"

Nemes prendra sa retraite au printemps 1926 ; il décèdera à Rome le 21 Mars 1940.