Autriche-Hongrie


Carte de cabinet atelier Atelier Kulčar à Varaždin.
Százados (Capitaine) Kokotović au Varasdi 10. honvéd huszárezred


Domobran Kokotović débutera sa carrière au sein de la K.u.K Armee (Armée Royale et Impériale).
On le retrouve ainsi Lieutenant au 2.Train-Regiment (Budapest) en 1890, avec ancienneté au 1er Novembre 1889.

Il est promu Oberlieutenant le 1er Mai 1893 - Le Schematismus de 1896 nous annonce qu'il est au 1.Train-Regiment (Vienne).

Il est transféré dans la Reserve der königlichen ungarischen Landwehr le 1er Février 1897 (Abthlg.1, Nr.382, du 23 Janvier).
Dès le Schematismus de 1898, il compte parmi le cadre d'active du Pápai 7. honvéd huszár ezred, au rang de Föhadnagy donc.

Kokotović porte la Bronzene Jubiäumserinnerungsmedaille für die bewaffnete Macht, la médaille du Jubilé de 1898. 

Il est promu au rang de II. oszt. Százados le 1er Mai 1900, et rejoindra le Varasdi 10. honvéd huszár ezred.
Il passera à la Première Classe de son grade le 1er Novembre 1902.

On remarquera sur cette photographie que la signature comporte Rittmeister plutôt que Százados ; ce choix de l'Allemand sur le Hongrois est certainement lié à la nationalité du récipiendaire de la photographie.


Le Capitaine Kokotović connaîtra son heure de gloire au début du XXe Siècle, lorsque la presse militaire internationale se fera l'écho d'un nouveau système de guidon pour le tir de son invention.

Citons par exemple la Revue Militaire Suisse de 1903 (pp.179-181) :

AUTRICHE-HONGRIE
Le guidon universel Kokotovic. Notre correspondant autrichien nous écrit :
Dans son dernier numéro de 1902, la Danzers Armée Zeitung contient la description d'un nouveau guidon, dit Guidon universel, inventé par le capitaine Kokotovic, du 10e régiment de hussards honvéds. Cet officier s'est préoccupé de construire un guidon qui supprime les inconvénients du guidon actuel et dont le mode d'emploi soit pratique, simple et à la portée de l'intellect des recrues. Comme le montrent nos dessins, également empruntés à la Danzers Armée Zeitung, le nouveau guidon se distingue de l'ancien en ce qu'il n'est plus à angle aigu et en forme de coin, mais à large arête (fig. 1).

L'embase du guidon K, engagée et solidement rivée dans la coulisse S-.S, porte une plaque b qui avance du côté de la hausse et supporte le guidon à arête proprement dit a, haut de 2 mm. Par suite de sa forme plus élargie, le nouveau guidon offre plus de résistance aux chocs et il est moins exposé à se courber et à se débronzer que le guidon pointu actuel. La plaque b est creuse dans sa partie inférieure, afin de parer aux effets gênants de réverbération de lumière qui pourraient se produire, si la surface tournée du côté de la hausse était plane. Les figures 2 et 3 représentent le nouveau (fig. 2) et l'ancien (fig. 3) guidons rasés.

Il faut convenir que le nouveau guidon facilite beaucoup le pointage, d'abord parce qu'il est plus large et par conséquent mieux visible que l'ancien, et ensuite parce que son emploi simplifie la double opération toujours un peu délicate qui consiste à placer le guidon exactement au centre du cran de mire, en veillant à ce que son sommet ne dépasse pas le bord supérieur de la feuille de hausse. Le tireur qui cherche le but n'a plus qu'à amener le guidon à la hauteur des bords G-G (fig. 2) de la feuille de hausse, de façon que ces bords et l'arête du guidon forment une ligne horizontale. C'est là une opération simple et qui n'exige, de la part du tireur, qu'un effort minime d'intelligence et d'adresse. Un autre avantage du nouveau guidon consiste dans sa construction trapézoïde. Si le pointage est défectueux, la position du guidon par rapport au cran de mire sera telle que la montrent les figures 4 et 6 (nouveau guidon) et 5 et 7 (ancien guidon).

On voit d'emblée qu'avec le nouveau guidon, dont le profil offre un système de lignes et d'angles précis, un soldat même maladroit arrivera beaucoup plus rapidement à bien pointer qu'avec l'ancien guidon en forme de coin. A ces avantages correspondent, il est vrai, certains inconvénients, dont le principal pourrait bien être que le nouveau guidon masque plus tôt que l'ancien les buts éloignés et de petites dimensions. Ce n'est qu'après l'avoir essayé avec la troupe, sur une échelle suffisamment large, que l'on pourra se rendre compte de la valeur pratique du nouveau «Guidon universel». Ces essais seraient du reste faciles à entreprendre et peu coûteux, car le montage du guidon pourrait s'effectuer sans difficultés et chaque pièce ne revient qu'à 25 hellers. Le nouveau guidon pourrait être employé aussi pour les pièces d'artillerie et les mitrailleuses.


Kokotović prendra part à la  Première Guerre Mondiale avec le Varasdi 10. honvéd huszárezred.
En 1914, celui-ci fait le service de cavalerie des unités du XIII. Korps (von Rhemen zu Barensfeld) de la 5. Armee (v. Frank).
Les deux divisions (36e d'Infanterie et 42e d'Infanterie Honvéd) du XIII. Korps sont stationnées à Agram, plus la 13. Infanterie Brigade à Esseg.

Ce corps d'armée participera à la première invasion de la Serbie, en Juillet 1914, prenant Krupanj (sud de la vallée de la Jadar) le 16 Août après avoir battu la IIIe Armée Serbe, au prix de lourdes pertes des deux côtés ; ces positions ne pourront pas être tenues et le corps d'armée retraversera la Drina le 23 du mois.

Le XIII. Corps d'Armée prendra part à la deuxième invasion de la Serbie, en Septembre 1914, qui n'aura que des buts indirects.

La V. Armee participera encore à la troisième invasion de la Serbie, en Novembre de la même année. Cette armée devait se positionner sur la Kolabura, mais ne pourra stopper son avance qu'elle poursuivra jusqu'à Belgrade où les Autrichiens rentrent le 1er Décembre. Ces positions étant très instables, la contre-offensive Serbe rompra les lignes de communications entre les armées Austro-Hongroises, et v. Frank devra ordonner la retraite de son armée - en bon ordre mais au prix de lourdes pertes - et de son commandement.

Les opérations en  Serbie étant terminées, le XIII. Armee Korps sera dirigé sur la Hongrie orientale pour aider le Groupe Pflanzer-Baltin (VII. Armee) contre le Groupe Russe Dniester, plus important.
D'abord positionné au col de Tatar, le Corps d'Armée se dirigera début février 1915 vers le nord, capturant Nadowna qu'il défendra contre les Russes toute l'année.

A partir de 1915, le régiment va commencer à disperser ses Escadrons au sein de différentes divisions ; ainsi, à l'été 1918, on retrouvera :
- 1er Escadron : 36.Infanterie Division (Italie)
- 2e Escadron : 1.Infanterie Division (front de l'Ouest)
- 3e Escadron (moins un peloton) : 145.Infanterie Brigade (Vienne)
- 4e Escadron : 42.Infanterie Division (Hongroise) (Tyrol)
- 5e Escadron : 18.Infanterie Division (Italie)
- 6e Escadron : 59.Infanterie Division (Ukraine)


Kokotović sera promu Ezredes (Colonel) au régiment le 1er Novembre 1916.
L'Annuaire Militaire Hongrois (A Magyar Királyi Honvédseg és Csendorség Névkönyve) de 1917 nous indique qu'il est le troisième Colonel dans l'ordre d'ancienneté au régiment, dont il fait parti du cadre d'active (Tényleges állomány).

Il nous précise également l'ensemble de ses décorations (je les transcris ici sous leur titre Allemand, plus parlant) :
- Militärverdienstkreuz (mit Krigsdekoration)
- Bronzene Militärverdienstmedaille am Bande des MVK ("Signum Laudis")
- Bronzene Jubiäumserinnerungsmedaille für die bewaffnete Macht (1898)
- Militär-Jubiläumskreuz (1908)
- Erinnerungskreuz 1912/13

L'Annuaire de 1918 nous permet de constater qu'il a reçu de nouvelles distinctions :
- Leopolds-Orden (Ritter) mit Kriegsdekoration (avec glaives)
- Orden der eisernen Krone mit Kriegsdekoration (avec glaives)
- Militärverdienstkreuz mit Krigsdekoration (avec glaives)
- Silberne Militärverdienstmedaille am Bande des MVK ("Signum Laudis") (avec glaives)
- Bronzene Militärverdienstmedaille am Bande des MVK
("Signum Laudis") (avec glaives)
- Karl Truppenkreuz
- Bronzene Jubiäumserinnerungsmedaille für die bewaffnete Macht (1898)
- Militär-Jubiläumskreuz (1908)
- Erinnerungskreuz 1912/13

Il semble qu'il ait pris sa retraite après la guerre dans le grade de Colonel.