Le
"Handbuch für das Deutsche Reich"de 1897 nous
apprend que l'Ambassade d'Autriche à Berlin recèle un
"Albert Graf Nemes v. Hidveg, Legations-Sekretär, Lieutenant
in der Reserve des ungarischen Honved-Husaren-Regiments Nr. 4 (It.Kr5)."
Le
Comte Albert Nemes de Hidweg est né le 18 Novembre 1866.
Il était devenu Leutnant in der Reserve au 7.
Böhmisches Dragoner-Regiment le 1er Janvier 1888.
Il avait épousé Carolina Spaletti-Trivelli le 5 Novembre
1893 à Rome.
S'il
est encore aux Dragons de Bohème en 1895, on le rencontre dans
le Honvéd Schematismus pour 1896, comme Hagnagy
au cadre de réserve ("Tartalék") du Kecskeméti
4. honvéd huszar ezred - avec Ancienneté au 1er
Janvier 1888.
On
croise Nemes au détour des souvenirs de Ludwig Freiherr von Flotow,
"November 1918 auf dem Ballhausplatz".
Flotow fut affecté en Mai 1898 à Berlin :
"Comme secrétaire de légation,
je rencontrais à Berlin Albert Graf Nemes. (…) Nemes
était un fonctionnaire très consciencieux et habile, aimable
et bon camarade. Très amoureux de sa femme ravissante, il était
très susceptible quant au point de la beauté des autres
dames de l'ambassade. Comme il y avait une rivalité entre son
épouse, madame von Velics et la femme de notre Attaché
Militaire, le comte Stürgkh, considérée à
Berlin comme une Beauté, le brave Nemes se trouvait toujours
au cœur d'une lutte plus ou moins larvée entre ces dames. J'avais
déjà rencontré la comtesse, née Contessa
Spaletti, à Rome dans la maison de ses parents. Malgré
l'amour sincère qu'elle portait à son mari, malgré
le bonheur que lui donnaient ses deux jolies petites filles, la belle
Italienne ne se plaisait qu'à peine dans le gris sombre et la
nature austère du nord, pour rendre une image objective des rues
de la capitale impériale.
(…)
Albert Nemes partit en décembre 1898 pour l'ambassade
de Constantinople. A peine muté à Bucarest, je mis à
profit l'opportunité que m'avait offerte avec la plus grande
prévenance le Margrave Johann Pallavicino d'aller passer huit
jours dans la ville enchanteresse sur la Corne d'Or. Nemes me
réserva une chambre d'hôtel, me procura les occasions les
plus agréables de voir les curiosités, me présenta
à l'Ambassadeur, Heinrich Freiherrn von Calice, et m'offrit un
accueil cordial à son propre domicile. De même, plus tard
à Paris, où il servit plusieurs années comme conseiller
d'ambassade, je trouvais toujours chez lui le même accueil.
Quand je fus convoqué à l'automne 1913 au Ministère
des Affaires Etrangères, je reprenais le Referat I de la section
politique, dirigé jusque là par Nemes ; dans le
même temps, aucune mission particulière ne lui était
proposée, au contraire, on ne l'affectait qu'à un poste
d'Envoyé dans le cas d'une vacance. Je n'avais pris moi-même
ma mutation à Vienne qu'avec des sentiments très mélangés
et n'y avait certainement pas postulé. C'est donc de façon
d'autant plus surprenante qu'il me semblait que mon vieil ami Nemes
me battait froid ,et la comtesse se comportait à mon égard
de manière peu avenante. Nemes fut nommé en 1916
comme Envoyé à Stuttgart. Il avait évidemment éprouvé
le procédé du Ministère comme une offense, et avait
dû m'en attribuer- de façon tout à fait injustifiée
- une part, et peut-être l'initiative.
Sa vieille cordialité envers moi n'est plus jamais revenue chez
lui."
On
retrouvera au gré de ses affectations les décorations
dont Nemes était pourvu en 1907 (in "Hof- und Staats-Handbuch")
:
- Bronzene Jubiläums-Erinnerungs-Medaille für
die Bewaffenete Macht
- Jubiläums-Erinnerungs-Medaille für Zivil-Staatsbedienste
- Ordre Otoman du Medjidieh de seconde Classe ;
- Chevalier de l'Ordre de l'Aigle Rouge de Prusse de 3e Classe ;
- Chevalier de l'Ordre de la Couronne d'Italie ;
- Décoré de l'ordre Grand-Ducal du Griffon de Mecklenburg-Schwerin
;
Il est encoré décrit comme Mitglied des Magnatenhaus,
Leutnant a.D. der ung.Landw.Kav., et Legations Rat I. Kategorie.
Après
la guerre, Nemes sera posté comme Ambassadeur en Italie.
Horthy relate dans ses mémoires que le 3 Janvier 1921, Nemes
aura une longue discussion avec le Comte Sforza pour connaître
l'attitude de l'Italie, au cas où un Habsbourg retournerait sur
le trône de Hongrie - se voyant répondre :
"L'Empereur Charles, jamais !"
Nemes
prendra sa retraite au printemps 1926 ; il décèdera à
Rome le 21 Mars 1940.
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