Charles-Robert de VOGÜE est né à
Paris fin 1835.
Il est le deuxième fils du Marquis Léonce-Louis-Melchior de VOGÜE, et de
Marie-Margueritte-Henriette de MACHAULT.
Il est engagé volontaire le 8 Novembre 1854 au
5e Dragons pour rejoindre le lendemain l'Ecole Impériale Militaire de
Saint-Cyr, dont il sortira deux ans plus tard avec le rang No.198 sur 416.
Il est nommé Sous-Lieutenant au 8e
Hussards le 31 Octobre 1856 (pour prendre rang du 1er Octobre).
Il participe avec son
régiment à la Campagne d'Italie, du 10 Mai 1859.
Le 8e Hussards participera après la campagne au corps d'occupation de
Milan - de Vogüé en reviendra le 14 Juin 1860.
Il se verra remettre la Médaille Commémorative de la Campagne
d'Italie.
Il sera promu Lieutenant au régiment le
17 Janvier 1863.
Il quittera le 8e Hussards pour passer au "11e Régiment de
Chasseurs par permutation avec M. Queudray, le 25 Octobre 1864, suivant
Décision Ministérielle du 15 Octobre 1864".
Il passera ensuite comme Capitaine au 1er
Spahis ; c'est en qualité d'ordonnance du Maréchal de Mac-Mahon
qu'il prendra part à la guerre contre la Prusse :
"Après la bataille de Worth, une voiture
chargée d'officiers blessés, suivait lentement la route qui conduit à
la station du chemin de fer. Un officier à pied demanda au cocher de
s'arrêter et s'entretint quelques minutes avec les blessés,
interrogeant chacun sur l'état de ses blessures, pressant la main à
ceux qu'il connaissait. Puis il continua son chemin avec deux autres
officiers qui l'accompagnaient. Plus loin, le même officier rencontrait
une autre voiture contenant quelques soldats blessés ; il adressa la
parole à tous. Cet officier était le kronprinz.
Parmi les héros qui tombèrent sur le champ de bataille de Wôrth se
trouvaille comte Robert de Vogué, capitaine de spahis, officier
d'ordonnance du maréchal de Mac-Mahon, frère du comte Melchior de
Vogué, chef des ambulances françaises. Une balle l'avait frappé au
front, entre les deux yeux. Après la bataille, son cadavre fut reconnu
par plusieurs officiers prussiens qui l'avaient rencontré autrefois à
Bade. Le prince héritier se rendit chez le comte Melchior et lui dit
sur un ton des plus tristes : « Monsieur, j'ai une communication «
pénible à vous faire. — Et quoi ? s'écria le comte, mon « pauvre
frère est-il mort? — Oui, répondit le prince, « il est tombé en
héros au champ d'honneur. Son cadavre « est ici, Monsieur le comte. Je
vous donne toutes les « facilités pour accomplir votre glorieux
devoir. »"
(in "Le Spectateur Militaire", Tome 41, 1884)
Cette carte de visite nous le présente en
grande tenue, uniforme bleu de ciel et la célèbre pelisse blanche
(modèle 1856), agrémentés du cordon fourragère et de la ceinture-écharpe qui seront
abolis en 1860.
Il n'y porte pas la médaille d'Italie - le portrait est donc
antérieur à son départ en campagne.
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