France
7e Hussards


Carte de Visite atelier Barenne à Paris
Capitaine Duchâtel, 7e Hussards.


René-Simon-Jules DUCHÂTEL est né le 10 Juillet 1827 à Toulon, le fils de Pierre-Marc-Frédéric et de Thérèse-Baptistine.

Il rejoint l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr comme Elève le 10 Décembre 1846.
Il en sort le 28 Mai 1848 (numéro 273 sur 296), nommé Sous-Lieutenant au 4e Régiment d'Infanterie de Ligne.

Il changera d'arme deux ans plus tard, rejoignant dans le même grade le 6e Cuirassiers le 15 Juillet 1850 (pour prendre rang du 5 Juin 1850 par suite de changement d'arme).


Il s'embarque pour l'Orient le 5 Août 1854, rejoignant son régiment qui y a débarqué en Juin et dont "l'entrée (...) dans Andrinople paraît avoir produit un effet étonnant sur la population de cette vieille capitale des Ottomans".[1]
Duchâtel y est promu Lieutenant le 1er Octobre 1854.

Les régiments de cuirassiers (6e et 9e, formant la brigade de réserve de Forton) passent l'hiver à Andrinople [2].
Ils passeront la Corne d'Or au printemps suivant, 
Le 12 mai, le régiment assiste à la grande revue donnée à Constantinople en l'honneur du Sultan.
A la suite de la revue, le général commandant en chef publie l'ordre du jour suivant : 
« L'attitude et la tenue des troupes à la revue qui a été passée ce matin par le sultan et le défilé, ont été remarquables. Sa Hautesse n'a cessé d'en témoigner sa satisfaction et sa gratitude, et a vivement demandé au général commandant en chef, de porter ses sentiments à la connaissance de tous. Le général est heureux de s'en rendre l'interprète. Une ration de vin sera immédiatement délivrée aux sous-officiers et soldats présents à la revue. » 
Au quartier-général, à Malask, le 12 mai 1855. Le général commandant le corps de réserve, 
Signé : REGNAULT DE SAINT-JEAN-D'ANGÉLY. »

Il embarquera pour la Crimée à la fin du mois :
"30 mai-1er juin. — Les navires le Darien, le Panama, l’Orénoque transportent de Constantinople en Crimée, le 6e cuirassiers, le général de Forton et la gendarmerie de la garde. Toute la cavalerie est sous Sébastopol".[3]

Le 6e Cuirassiers rejoindra les autres régiments de cavalerie sur les bords de la Tchernaïa le 8 Juin.
La suite nous est livrée par l'Historique du 9e Cuirassiers :
"Le 9 juin, départ de la cavalerie sous les ordres de M. le général d'Allonville, pour aller occuper la vallée de Warnoutka, à 12 kilomètres plus loin.
Le 16 juin, à 10 heures du soir, le régiment quitte ce bivouac pour venir reprendre son ancienne position sur la Tchernaïa.
Le 1er août, le général expédie au chef d'état-major général ce second rapport :

Bivouac de Morwindorff-Seraï.
Au 1er juillet, la brigade de cuirassiers se trouvait au camp de Traktir ; le 10, elle est partie pour aller rejoindre le corps expéditionnaire commandé par M. le général d'Allonville ; elle est allée bivouaquer le même jour auprès du village de Baïdar ; le 16, elle a fait un mouvement en avant et est allée camper auprès de la ferme de Morwindorff-Seraï, où elle se trouve dans ce moment.

Le 15 août, la brigade est revenue au camp du Monastère (...)
Le 8 septembre, la brigade Forton assiste à l'assaut et à la prise de Malakoff ; elle regagne, le 15, le bivouac du Monastère.
Le 8 octobre, le régiment reçoit des instruments pour préparer ses travaux d'hivernage."

Duchâtel sera promu Capitaine-Adjudant-Major le 27 Février 1856.
Il rentre de Crimée le 25 Mai suivant, le régiment se rendant à Dôle, puis à Pont-à-Mousson.
Il recevra la médaille de Sa Majesté la Reine d'Angleterre.


Duchâtel goûte aux Fastes de l'Empire en rejoignant les prestigieux Guides de la Garde Impériale comme Capitaine le 2 Août 1858 .

Il fait la Campagne d'Italie au sein du régiment des Guides, du 16 Mai au 10 Août 1859.
Il en rapporte la Médaille commémorative de la Campagne d'Italie, ainsi que l'Ordre "Al Valore Militare" Sarde (date du 15 Janvier 1860).

Il épouse le 10 Février 1861 Marie-Cavaline-Antoinette-Roger d'ARQUAINVILLERS (c'est certainement Mme Duchâtel que l'on peut voir sur ce beau portrait), et quitte alors les Guides, permutant avec le Capitaine de Pina pour rejoindre le 7e Hussards le 20 Février 1861 (pour prendre rang du 24 Mars 1858 par suite de permutation).
Il est décoré de la Légion d'honneur par Décret Impérial No.13870 du 12 Août 1862.

Les Annuaires Militaires de 1867 à 1870 nous indiquent qu'il est Officier d'Ordonnance du Grand-Chancellier de l'ordre de la Légion d'honneur, fonction dont il porte ici les aiguillettes.

A l'entrée en Guerre contre l'Allemagne, il ne fait pas partie des Escadrons de Guerre mobilisés sous les ordres du colonel Chaussée, mais suit le Dépôt, formé par le 4e escadron qui reçoit l'ordre de se porter sur Castres (sous les commandements successifs du Chef d'Escadron de Lagny et du Major Périgord) où il arrive les 7 et 8 Septembre. 

Le Dépôt mettra sur pied des Escadrons de Marche.
Duchâtel est Capitaine en Second au 1er Escadron de marche, mobilisé le 21 Septembre 1870.
Il est affecté au 1er Régiment de Hussards de Marche en date du 23.

Il sera promu au grade de Chef d'Escadrons un mois plus tard, le 23 Octobre suivant.
Il reviendra au Dépôt du 7e Hussards prendre le commandement du 3e Escadron de Marche, mobilisé le 31 Octobre.


Cet escadron sera affecté au 3e Hussards de Marche, régiment créé par décret du 15 Novembre, et auquel Duchâtel est affecté le 21 Novembre.

"HISTORIQUE DU 3e HUSSARDS DE MARCHE. [4]

Ce régiment fut constitué à 4 escadrons avec les éléments suivants :

Un escadron des guides, à Lunel
- 2e  chasseurs, à Auch.
- 4e hussards, à Montauban.
- 7e hussards, à Castres.

Ces escadrons, partis les 23 et 24 novembre de leurs dépôts, furent dirigés sur Angers, où le régiment devait s'organiser complètement ; mais par suite des événements qui pressaient leur arrivée sur le théâtre des hostilités, ils durent se rendre à Tours pour entrer dans la composition de deux colonnes différentes.
Les deux premiers escadrons (guides et chasseurs), commandant de Boisdenemetz, furent mis à la disposition du général de Roquebrunne.
Les deux autres (4e et 7e hussards), commandant Duchâtel, furent compris dans la colonne mobile de Tours, général Cambo, qui arriva en ligne à Beaugency le 6 décembre.
Cette fraction du régiment, sous les ordres du lieutenant-colonel Noirtin, fit partie de la division de cavalerie, général Tripart, jusqu'au 14 décembre, date à laquelle le régiment, réuni tout entier, fut attaché au 16e corps d'armée.
Durant des reconnaissances sur Beaugency, le 8 décembre, et sur Pontijoux, le 12, les deux escadrons Duchâtel eurent 2 hussards blessés et 3 chevaux tués.
(...)
Tout le 3e hussards de marche, alors concentré sous les ordres du lieutenant-colonel Noirtin, prit part, le 15, au combat de Vendôme, suivi de la retraite sur le Mans.
Le 17 décembre, le régiment renforcé des éclaireurs algériens et des spahis d'Oran, formant en tout une colonne de 750 cavaliers, fut envoyé du côté de Montoire pour faire une feinte contre un corps ennemi de 10,000 hommes et enlever des pièces d'artillerie embourbées entre Saint-Amand et Gombergeau.
Cette petite colonne se trouva ainsi isolée à 50 kilomètres du 16e corps, dans un pays infesté de corps ennemis, et sans ligne de retraite assurée. Après avoir recueilli des indications précises sur les positions de l'ennemi, et s'être assurée que les pièces avaient été enlevées, elle revint à Saint-Vincent, ayant parcouru 90 kilomètres en 36 heures, et perdu 5 chevaux tombés d'épuisement sur la route.
Le 20 décembre le régiment forma avec le 2e chasseurs de marche la brigade de Tucé, division de cavalerie, général Michel.
Le 5 janvier, le sous-lieutenant Bucha, en reconnaissance avec son peloton, surprit à Prunay un détachement d'une trentaine de dragons hanovriens, les chargea immédiatement et prit un dragon et deux chevaux.
Le 8 janvier, le régiment prit part au combat de Raillé et par sa belle contenance arrêta un moment la marche victorieuse de l'ennemi, ce qui permit ainsi de sauver deux mitrailleuses fortement compromises.
Nous eûmes, ce jour-là, 1 hussard blessé, 4 chevaux tués et 6 blessés.
Le régiment suivit le mouvement de retraite sur Laval, où il arriva le 16 janvier. Il y séjourna jusqu'au 30.
Le 25, une reconnaissance exécutée par l'escadron du capitaine de Saint-Martin sur Basougers rencontra un escadron de hussards de la Mort, le chargea et lui prit 1 cavalier et 4 chevaux.
L'armistice étant signé, le y hussards de marche fut envoyé à Châtellerault, où il resta jusqu'au 15 mars. Il reçut alors l'ordre de se rendre à Marseille, où des troubles avaient éclaté. Arrivé dans cette ville le 22 mars, il dut se rendre immédiatement à Aubagne, où était le quartier général du général Espivent de la Villeboisenet.
La 9e division militaire fut déclarée en état de siège.
Le 4 avril, la ville de Marseille fut reprise.
Le régiment chargea a plusieurs reprises sur les insurgés dans les rues de la ville. Il eut 4 hommes et 7 chevaux blessés. Le 3e hussards de marche resta à Marseille jusqu'au 20 mai, jour où il fut embarqué sur les voies ferrées pour rejoindre à Castres le 7e régiment de hussards, dans lequel il fut versé à partir du 23 mai 1871."

Les états de service de Duchâtel mentionne sa présence aux "Troubles de Marseille".
A l'intégration du 3e Hussards de Marche, Duchâtel est porté comme "officier à la suite".
Il est versé au 6e Hussards le 17 Juin 1871.
Il décède le 29 Avril 1873 à Bordeaux.



Notes.

[1] Eugène Jouve, "Guerre d'Orient - Voyage à la suite des armées alliées en Turquie, en Valachie" ;
[
2] Aujourd'hui Erdine, à la frontière entre Turquie, Grèce et Bulgarie ;
[
3] André-Pierre Staub, "Histoire de tous les régiments de hussards".
[
4] in "Historique du 7e Hussards"