Jean-Baptiste de Saint-Ours est
né le 30 Mars 1821 à Bouniargues (Dordogne).
Il accèdera à l'épaulette après une
carrière de sous-officier, comme en témoigne la Médaille Militaire
qu'il arbore au milieu de ses décorations. Il l'a reçue par décret du
10 Août 1853 - il est donc un des tous premiers récipiendaires de
cette nouvelle distinction au sein du 5e Hussards.
Le régiment partira en Algérie en Mars 1855 -
Saint Ours est promu Sous-Lieutenant le 7 Novembre cette année
là.
En 1859, il appartient au 4e Escadron
(Capitaine Reveney) du Régiment, un des quatre Escadrons du Régiment
mobilisés pour la Campagne d'Italie.
Le 8 Mai, le 4e Escadron embarquait à Stora (au Nord-Est de l'Algérie,
près de Constantie) - le 12 il rejoignait le Colonel de Montaigu à
Gênes.
Le 14, il se dirige par Ronco (14 Mai), San Bartoloméo (15 Mai) sur la
Division de Ladmirault à Castel Nuovo Scivia, où il rejoint le 3e
Escadron. Après quelques jours à Castel Nuovo, les deux escadrons,
sous les ordres du Colonel, arrivent à temps le 20 pour assister à la
fin de la bataille de Montebello.
Le 21, ils bivouaquent à Voghera, le 22 à Genestrella, le 23 à
Montebello où ils séjournent les 24, 25 et 26, date où ils sont
rejoints par les deux premiers escadrons du Régiment.
Le 27, le Régiment marche avec la Division Desvaux sur Novarra, où
celle-ci séjourne début Juin. Le 8 elle sera à Milan.
Après de nombreuses reconnaissances, la Division Desvaux sera présente
le 24 Juin à Solférino, où le 5e Hussards s'illustrera en
chargeant l'Infanterie Autrichienne.
Voici le rapport établi par le Capitaine
Commandant cet escadron (Reveney) sur la journée de Solférino (in Carnets
de la Sabretache, 1909).
5e Régiment de
hussards
4e Escadron.
A Monsieur de Montaigu, colonel du 5e hussards à Ponte-Curone.
Ponte-Curone, le 26
juillet 1859.
Mon Colonel,
J'ai l'honneur de vous faire parvenir tous les renseignements que vous
me demandez sur les mouvements exécutés par l'escadron pendant la
journée du 24 juin, à Solferino.
Parti avec le régiment du bivouac de Carpenedolo à deux heures du
matin ; pendant le trajet, un peloton commandé par M. le lieutenant
Lippman, a été désigné pour aller en reconnaissance du côté de
Solferino, et nous a rejoints à cinq heures, au moment où nous
arrivions sur le champ de bataile. A peine étions-nous arrivés, que le
premier coup de canon qui a été tiré sur la cavalerie a atteint
quatre hommes de l'escadron, dont deux tués qui sont : Patay,
brigadier, et Laussat, hussard de première classe ; deux blessés
légèrement : Gobert, brigadier, et Tisserand, hussard de deuxième
classe.
L'escadron a continué sa marche, et ensuite placé en colonne serrée
par division, par ordre de M. le général de Planhol, commandant la 1re
brigade ; et plus tard, nous nous sommes portés sur la droite pour
être placés à notre place de bataille pour faire un repos. Le
régiment est monté à cheval quelque temps après pour se porter en
avant ; après avoir parcouru deux cent mètres environ, trois chevaux
ont été tués successivement par des boulets ; ces chevaux
appartenaient aux nommés Morin, maréchal des logis ; Barthomeuf,
hussard de première classe, et Daucher, hussard de deuxième
classe.
On s'était de nouveau porté en avant, exécutant quelques mouvements
à droite et à gauche, jusqu'à quatre heures du soir, en se tenant
prêts à exécuter la charge qui a eu lieu peu de temps après,
commandée par M. Desvaux, général commandant la division.
N'ayant pas de chef d'escadrons, j'ai suivi le mouvement et, bientôt,
je me suis trouvé en face des carrés d'infanterie embusqués derrière
un petit bois et qui me forcèrent bientôt de changer de direction à
droite pour revenir prendre ma place de bataille.
Dans cette charge, j'ai eu deux hommes tués : Steib, maréchal des
logis, et Paquier, hussard de deuxième classe, ainsi qu'un cheval
disparu. L'action étant terminée, M. le sous-lieutenant Caternault
est parti par ordre avec son peloton pour ramasser les morte et les
blessés ainsi que les effets restés sur le champ de bataille.
Nous avons ensuite quitté le terrain pour aller faire boire les chevaux
à Castiglione, et nous sommes rentrés au bivouas à onze heures du
soir.
Je suis avec respect, mon Colonel, votre très humble et très
obéissant subordonné.
REVENEY.
Saint-Ours arbore sur ce portrait la Médaille
Commémorative de la Campagne d'Italie, ainsi que l'Ordre de la Valeur
Militaire Sarde.
Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur
par Décret impérial No.12,541 du 12 Août 1861, qui précise :
"M. de Saint-Ours (Jean-Baptiste), sous-lieutenant au
cinquième régiment de hussards, dix-neuf ans de service effectif, huit
campagnes ; une citation."
Il est promu Lieutenant le 20 Janvier 1866.
Il n'apparaît plus dans l'Annuaire Militaire de 1873.
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