France
4ème Hussards


Carte de Visite Atelier J. Barco & L. Gansch à Nancy
Lieutenant d'Angelo en 1874.

Marie-Adolphe-Edouard d'Angelo est né le 16 Décembre 1830 à Bischwiller (Bas-Rhin).
Il est le fils d'Antoine et de Sophie Massesy.
On relèvera sa taille assez grande pour l'arme et l'époque : 1m75.

Il rejoint le 3e Lanciers comme Engagé Volontaire le 24 Novembre 1849.
Il y passe Brigadier le 16 Novembre 1850, Maréchal-des-Logis le 7 Mai 1854.
Il tient les fonctions de fourier du 5 Octobre 1854 au 9 Septembre 1855.
Il accèdera à l'épaulette de Sous-Lieutenant le 17 Juin 1862 - étant transféré au 6e Hussards le même jour.

Il restera près de quatre ans dans ce régiment avant de rejoindre la Garde Impériale, nommé aux Dragons de l'Impératrice "par permutation avec Mr Mégret de Devise, suivant Décision Impériale du 30 Mai 1866".
Il est rayé des contrôles du corps le 6 Juin.


Il participe à la Campagne de 1870 à compter du 21 Juillet avec son Régiment.
Celui-ci, qui compte à l'Armée du Rhin, prendra part à la grande mêlée de cavalerie de la Bataille de Gravelotte le 16 Août 1871 (in "Français et Allemands - Histoire anecdotique de la Guerre de 1870-1871", par Dick de Lonlay, Paris, 1888) :

"Dans cette furieuse mêlée du plateau d'Yron, les dragons de l'impératrice, qui se trouvent démontés, se servent avec succès de la carabine-chassepot. Les balles sifflent dans toutes les directions. D'après une tactique convenue d'avance, les cavaliers ennemis se précipitent à quatre, cinq, six sur nos officiers.
Les trompettes des dragons de l'impératrice, signalés par les larges galons d'or qui surchargent leurs tuniques écartâtes, sont pris pour des officiers et ont particulièrement à souffrir.
Le colonel Sautereau-Dupart, des dragons de l'impératrice, est entouré par des uhlans hanovriens; blessé de deux coups de lance, il est renversé de cheval et va être achevé sans pitié, quand le capitaine adjudant-major Gauthier, bien que démonté et blessé court au secours de son chef et, soutenu par plusieurs sous-officiers, parvient à mettre les uhlans en fuite.
Le sous-lieutenant Boquet, des lanciers de la garde, et le maréchal des logis Orda, des dragons de l'impératrice, relèvent alors le colonel Sautereau-Dupart, auquel le maréchal des logis Boinard donne son cheval.
Le brave lieutenant-colonel Boby de la Chapelle, le lieutenant Gosset, le sous-lieutenant Bontemps sont tués raides.
Le lieutenant Antonin, le sous-lieutenant Bouteilles sont blessés mortellement.
Le capitaine Lyet, le lieutenant d'Angelo, le sous-lieutenant Kalt sont blessés.
Outre les officiers, vingt-huit dragons de l'impératrice sont tués; trente-trois autres sont blessés: le régiment perd en outre une quarantaine de chevaux.
La mêlée dure toujours et le ralliement n'a pas encore sonné pour les Français.
Les ulhans hanovriens, qui sont opposés aux dragons de l'impératrice, commencent à faiblir et bientôt s'échappent dans toutes les directions, dans la plaine, autour des bois, dans les bois mômes, où se réfugient, en rampant ou en courant, tous ceux des leurs, qui sont blessés ou qui ne sont que démontés.
La poursuite commence. Entraînés dans une course folle, les dragons de l'impératrice vont trop loin. Les capitaines de Lavalette, Robert et Lyet, ce dernier quoique blessé, partent au galop, s'opposent à la poursuite et font partout sonner le ralliement aux rares trompettes qui ont survécu.
Les dragons s'arrêtent, se réunissent à ces officiers et deux escadrons environ sont reformés sur le lieu même du combat, tout prêts à recommencer la charge. Mais, pour le moment, il n'y a plus rien à faire: les cavaliers prussiens, refoulés dans leur mouvement en avant, se rallient eux-mêmes tout au fond de la plaine, sur la route de Verdun, du côté de leur infanterie. Nos dragons, pour les amorcer de nouveau, manœuvrent, mais en vain, devant eux.
Les deux escadrons de la garde rejoignent alors le régiment, qui s'est déjà replié avec toute la cavalerie française, et s'est reformé en arrière, près de la division d'infanterie du général de Cissey."

Il est "blessé d'un coup de lance à la cuisse près de la hanche droite".
L'auteur a anticipé sur la promotion d'Angelo puisque celui n'est promu Lieutenant qu'en date du 26 Août 1870.
Il est alors affecté au 4e Hussards.

Il ne rejoint pas son nouveau régiment (qui combattra à Sedan), puisqu'il est compris dans la capitulation de Metz.
Il partira en captivité le 29 Octobre 1870.

Il avait été fait Chevalier de la Légion d'honneur le 5 Septembre 1870 (nomination confirmée par arrêté du 31 Mai 1871).
D'Angelo rentrera de captivité le 4 Avril 1871.


A cette époque, le 4e Hussards est en train de se reformer à Montauban - partant le 9 pour Toulouse où des troubles éclatent.
Le 23 Avril, le régiment reçoit l'ordre de diriger quatre escadrons à l'Armée de Versailles, prendre part à la répression de la Commune.
D'Angelo y arrivera le 27 - date de début de ses services de campagne "à l'Intérieur".
Arraché au 4e Corps, le régiment entrera dans Paris le 22 Mai.

Les événements passés, le régiment quittera le 10 Juillet son bivouac des Tuileries pour aller sur Saint-Cloud.
Il ira au Camp de Rocquencourt en Novembre 1871, avant de venir tenir garnison à Paris le 5 Avril 1872, à Grenelle.

Originaire d'Alsace annexée par les Prussiens, d'Angelo déclarera opter pour la Nationalité Française le 16 Juillet 1872 à Paris, à la Maierie du 7e arrondissement.

En Octobre 1873, le 4e Hussards quitte Paris pour Verdun. Le régiment rejoindra Nancy en mai 1874 (il ne quittera cette garnison pour Pont-à-Mousson le 1er Mai 1878).
C'est l'époque de ce cliché (Joseph Barco est associé à L. Gansch de 1873 à 1878).

En effet il est promu Capitaine et affecté au 11e Chasseurs le 11 Septembre 1874 (décret du 4 du dit).
Il y restera jusqu'à sa retraite le 30 Septembre 1881.


Il ne quitte toutefois pas entièrement le service puisqu'il rejoint l'Armée Territoriale comme Capitaine Commandant le 4e Escadron de Chasseurs (à Rouen) du 3e Régiment Territorial de Cavalerie (Etat-Major à Evreux) dès le 24 Novembre.

L'année suivante, il épousera le 20 Février à Neuilly-sur-Seine Marie-Anastasie Masson (domiciliée à Neuilly).

Son escadron deviendra "Escadron de Cavalerie Légère de la 3e Région" le 8 Avril 1884.

Promu Chef d'Escadrons le 5 Septembre 1884, d'Angelo commande les 1er et 3e Escadrons de la 3e Région.
Il sera maintenu dans son grade et son emploi par Décision Ministérielle du 6 Décembre 1886.

Il est fait Officier de la Légion d'honneur le 9 Juillet 1892.

Il quitte vers cette époque les Escadrons de la 3e Région pour passer au Service des Remontes et des Réquisitions.

Le Bulletin Officiel du 19 Mars 1898 nous apprend qu'est nommé Officier d'Académie en date du 22 Janvier :
"d'Angelo (Marie-Adolphe-Edouard), chef d'escadron de cavalerie territoriale, à Paris, correpsondant à la Société des Alsaciens-Lorrains."

Il décèdera le 26 Mars 1926 à l'âge de 96 ans à Boulogne sur Seine.