France
3e Hussards
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Carte de Visite
Atelier Disdéri à Paris |
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Le dos de cette belle photographie
nous propose une fascinante légende : Elle nous renvoie à l'époque des guerres d'Afrique, où le 3e
Hussards fut envoyé de 1861 à 1865. |
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"(...) Une année entière
s'était écoulée de la sorte, sans autre fait de guerre qu'une lutte
héroï-comique que cinq ou six d'entre nous avaient eue à soutenir,
dans les gorges de la Ghiffa, contre une troupe de singes armés de
pierres et de branchages et fort irrités d'être dérangés dans les
ébats auxquels ils se livraient sur un arbre gigantesque, où ils
s'étaient réfugiés pour prendre le frais.
Aussi commencions-nous à désespérer de
faire sérieusement « parler la poudre » lorsque, au printemps de
1864, on apprit tout à coup qu'une insurrection venait d’éclater, qu’un
détachement commandé par le colonel Beauprêtre avait été massacré
et que l’hostilité ouverte d’un grand nombre de tribus, se
propageant avec une rapidité foudroyante, menaçait de s'étendre aux
trois provinces de notre colonie. Il a été établi depuis qu'à cette
date l'armée d'Afrique, grâce à la campagne du Mexique qui absorbait
le plus clair de ses forces, était absolument insuffisante et que sans
l’énergie et la sagacité du général de Martimprey, gouverneur par
intérim, nous aurions été probablement écharpés ou jetés à la mer
avant l’arrivée des renforts, expédiés pourtant en toute hâte. Au commencement d'octobre, nous étions
toujours dans l'attente d'un choc qui nous paraissait imminent, ayant
laissé en route plus d'un tiers de nos hommes, terrassés par les
maladies et les privations, quand, le 7 au matin, nous eûmes enfin la
satisfaction d'en venir aux mains. La veille, à la nuit tombante, nos
éclaireurs indigènes avaient signalé la présence auprès d'Aïn-Malakoff,
peu éloigné de notre camp, des tribus réunies du Essel-Math, des
Ouled-Madi, des Ouled-Ferredj, etc...Sur-le-champ, le général Liébert, vieil Algérien, vigoureux et
intrépide, décide de les surprendre et de les disperser dès la pointe
du jour. Quelque temps de galop encore et soudain,
devant nous, assez rapprochés pour que nous les distinguions
admirablement, jusque dans les détails, des contingents nombreux, à
pied et à cheval, de formidable allure, qui nous attendent de pied
ferme, enseignes déployées, et s'apprêtent à nous faire payer cher
notre audace. |
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Adolphe-Charles-Edouard-Eugène JANNOT DE MONCEY
est né le 29 Janvier 1832 à Paris, le fils d'Edme-François-Hélène
et de Louise-Jeanne BLANC.
Il est engagé volontaire au 2e Cuirassiers le 29 Octobre 1852 ; il y passera Brigadier le 5 Mai 1853 et Maréchal-des-Logis le 16 Juin 1854, étant promu Sous-Lieutenant le 13 Août 1857. Il permute au 3e Hussards et arrive à
son nouveau corps le même jour. Il partira pour l'Afrique le 14
Septembre 1861 - et n'en reviendra plus (Notre
portrait est donc antérieur à cette dernière date). L'Annuaire de la Noblesse Française de 1865 précise qu'il avait 29 ans, et qu'il est "tombé frappé de deux balles en chargeant à la tête de son escadron". |
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