Il passe dans la Cavalerie le 14
janvier 1837, date où il est transféré comme Spahi
aux Spahis Réguliers d'Oran.
Le 7 Mai 1837, il y est promu Brigadier, puis Maréchal des Logis le 6
Avril 1838 - il aura mis deux ans à retrouver son grade.
Il y passera officier, nommé Sous-Lieutenant le 11
décembre 1840.
Le 11 Septembre 1844, il est promu Lieutenant au 2e Régiment de
Spahis.
Le 16 Août 1845, il épouse Léonore Joseph Vadastine Nock, alors
domiciliée à Oran.
La demande d'autorisation de mariage, faite par "M. le
Gouverneur Général de l'Algérie" précise que "Mlle
Nocq jouit, ainsi que sa famille, d'une bonne réputation, qu'elle a en
mariage une somme de trois mille francs & que ses espérances de
fortune peuvent être estimées à environ 15.000 f."
Un peu plus d'un mois plus tard, le 19 septembre, l'Algérie est
secouée par le "Massacre de Sidi-Brahim", qui créée un
branle-bas général, particulièrement dans les provinces d'Oran et
d'Alger.
Il sera promu Capitaine Trésorier au
2e Spahis le 21 juin 1846.
C'est là que naîtra le 7 Mai 1848 son fils Emile Paul Aimé Carrichon, qui
sera plus tard officier au 3ème Hussards.
Son épouse décède à Misserghin (banlieue d'Oran) le 5 Novembre 1849.
Thomas Carrichon sera décoré de la Légion d'Honneur le 10 Décembre
1849.
Les notes d'inspection de Thomas
Carrichon sont élogieuses sur ses capacités, et annoncent son futur
emploi de Major :
1850 : "Fort capable et
excellent comptable. Sert avec beaucoup de zèle et d'intelligence. Fera
un bon Major." (Général L'Etang)
1851 : "Cet Officier est
doué d'une intelligence supérieure ; il remplit avec beaucoup de zèle
les fonctions de Trésorier pour lesquelles il a une aptitude tout à
fait remarquable. Il est très susceptible de faire un excellent Major.
Sa conduite, sa tenue sont irréprochables." (Général Yusuf)
1852 : "Officier bien élevé et bien tenu. Comptable très
remarquable et très précieux pour les Spahis dont il connaît
parfaitement l'administration. Officier honorable, qui ferait dès
aujourd'hui un excellent Major." (Général Bouscaron)
1853 : "Excellent Officier. Très intelligent. Très capable
et très laborieux. Sert avec le plus grand zèle et remplit les
fonctions de Trésorier avec beaucoup de distinction. Fera un très bon
Major" (Général Yusuf)
1854 : "Très bon Officier. Montant assez bien à cheval.
Actif, zélé ; entendant parfaitement la comptabilité. A tout ce qu'il
faut pour faire un très bon Major." (Général Comte de Grouchy)
Thomas Carrichon sera témoin au
mariage de nombre de ses frères d'armes, ce qui nous renseigne sur sa
résidence dans ces années :
- le 12 mars 1851 : Thomas
Auguste Carrichon, capitaine trésorier au 2ème Spahis, Chevalier de la
Légion d'Honneur, est le témoin du mariage de Louis Mathieu Sauzède
(Capitaine au 2ème Régiment de Spahis âgé de 35 ans) avec Marie
Françoise de Moll.
- le 27 août 1853 : Auguste Thomas Carrichon, 40 ans, capitaine
au 2ème Spahis, est le témoin du mariage de Célestin Ambroise Mayeux
(sous-lieutenant au 2ème Régiment de Spahis âgé de 33 ans) avec
Rose-Marie Sesantis.
- le 24 novembre 1855 : Auguste Thomas Carrichon, 41 ans
(sic!), capitaine trésorier au 2ème Spahis, est le témoin du mariage
de Pierre Rambaud (Lieutenant au 3ème Régiment de Spahis, directeur de
la colonie pénitentiaire de Sidi Brahim âgé de 35 ans ) avec
Catherine Justine Freycenon.
On sent enfin son avancement tout
proche dans ses notes d'inspection pour 1855, rédigées par le
Général Darrière :
"Officier très
remarquable, sous les rapports militaires et principalement dans les
rapports administratifs. Il est la cheville ouvrière du Corps depuis de
longues années. Sujet des plus méritants. A faire avancer."
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Thomas Carrichon rentrera en effet en
métropole, promu Major au 3ème Hussards, à Libourne, le 27 juin 1856.
Le Général Noël l'indique dans ses notes d'inspection pour 1856 :
"Vient d'arriver au Corps
où il est encore inconnu."
Le 14 Novembre de cette année là, il
obtient l'autorisation de se remarier avec Louise Cécile Dorothée
Joseph Plouvier, "majeure propriétaire" (née à
Steenwerk le 7 février 1831, fille de Louis Dominique Charles Plouvier,
Notaire Royal décédé à Ems -Duché de Nassau- le 28 Mai 1846, et de
Marie Thérèse Joseph Devos, propriétaire domiciliée à Steenwerk) -
mariage qui aura lieu le 3 Décembre 1856.
On notera qu'un des frères de Mlle Plouvier, Louis Désiré Dieudonné,
est lui-même marié avec une Laurence Nocq - qui était le nom de la
première épouse de Carrichon.
Ses notes d'inspection révèlent
qu'il est retourné en Afrique l'année suivante :
1857 : "N'a pas paru à
l'inspection étant chargé d'une mission en Afrique, mais la bonne
tenue de la partie administrative du Corps témoignent nettement en sa
faveur." (Général Noël)
Ses notes montrent que manifestement
on ne lui envisage pas vraiment d'avancement au-delà de cet emploi de
Major qu'il semble occuper à la satisfaction générale :
1858 : "Très bon officier
supérieur, rempli de zèle et de capacité - Major remarquable - très
méritant" (Général de Cotte)
1859 :
"Remplit remarquablement ses fonctions administratives ; laisse
à désirer sous le rapport de l'équitation." (Général de
Grammont)
1860 : "Officier bien
élevé, instruit, d'une tenue parfaite. Est resté très longtemps en
Afrique, où il a bien fait la guerre avant d'entrer dans la
comptabilité - très intelligent, énergique - Comptable distingué et
d'une grande loyauté. Monte assez bien à Cheval, mais n'a pas une
instruction militaire très forte. Peut commander le régt à la manœuvre
- Sert avec un très grand zèle et se rend très utile. Très
méritant." (Général Féray)
Thomas Carrichon est fait Officier de la Légion d'Honneur le 21 Juillet
1861.
C'est en cette année 1861 que le 3ème Hussards est envoyé en Algérie, à
Blidah (Thomas Carrichon arrivant en Afrique le 14 Septembre). Comme on peut le voir sur ce document, ils partent
étonnement avec les talpacks perçus en 1860. On peut imaginer que la
coiffure n'est pas la plus adaptée aux conditions climatiques !
Le général Morris, inspectant le corps en 1864, écrira :
"Le talpack en service depuis quatre ans est de bonne qualité,
mais sous l'influence du climat, la fourrure se détériore facilement".
Voilà qui a du tracasser
notre Major ! Puisque nous parlons du talpack, on remarquera le plumet
tricolore, bleu en bas, et le pompon argent (pour les officiers), typiques du Petit
État-major. Le talpack n'est réglementairement
pas porté en petite tenue.
Autre marque de la fonction de Major, on discerne sur sa manche droite
un quatrième galon de couleur opposée aux boutons (donc trois galons
argent et un or) qui en est caractéristique :
Le ceinturon porte
giberne porte la tête de lion, qui est une marque traditionnelle des
Hussards.
On appréciera la pelisse de petite tenue, qui n'est plus réglementaire
depuis 1860 (mais sera portée jusqu'à la guerre de 1870). Pelisse et
dolman sont "gris argentin" au 3ème Hussards. Les
tresses sont blanches/argent, mais pour les effets de petite tenue les
officiers possèdent des tresses en poil de chèvre noir.
Enfin on remarquera le sabre "Mameluk" qui apporte une touche
d'Orient à cette photographie.
Mais revenons à notre
Major Carrichon. Ses notes d'inspection indiquent :
1861 : "Excellent Major ;
Officier capable, instruit, zélé et consciencieux. Homme très
honorable." (Général Gudin)
1862 : "Très capable sur tous les points de vue ; commande bien
sur le terrain. Il ne faut pas qu'il se prive d'exercice". (Général
Dubern)
1863 : "Excellent Officier
Supérieur ; caractère des plus honorables ; monte bien à cheval et
commande bien - est propre à tout. Digne du plus grand intérêt."
(Général Morris)
1864 : "Très bon major. Plein de savoir, de zèle, de
dévouement. Très méritant." (Général Morris)
Thomas Carrichon rentre
d'Algérie le 24 Juillet 1865.
Son dernier rapport d'inspection annonce la fin de sa carrière :
1865 : "Officier
supérieur très intelligent et très estimable sous tous les rapports.
Un peu âgé pour prétendre maintenant à de l'avancement,
excessivement digne d'intérêt." (Général de Mirandol)
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