Maurice-Edouard Cadet de Vaux est né le
9 Octobre 1824 à Paris.
Il est le troisième fils de Benjamin-Louis et d'Elise-Adélaïde
Michau, domiciliés à Châteauroux.
Son père était Commissaire du Roi près de la
municipalité d'Alger lorsqu'il décède le 23
Avril 1832.
Maurice-Edouard est Engagé Volontaire
au Régiment de Zouaves le 5 Février 1848, et part
pour l'Afrique le 26 du mois.
Il passe comme Chasseur au 1er Chasseurs d'Afrique dès
le 23 Avril.
Il est promu Brigadier le 20 Janvier 1849,
et Maréchal-des-Logis le 18 Juin 1851.
Il fait partie des troupes appelées en
Crimée en Avril 1854 :
Quatre escadrons du régiment, commandés par le Colonel
de Ferrabouc, quittèrent Alger du 5 avril au 3 Mai, sur 34 navires
de commerce et 3 frégates de la Marine Impériale.
Cadet de Vaux est présent à la
bataille de l'Alma - où le 1er Escadron du régiment
fournira le service d'escorte du Général Bosquet, et ne
sera pas engagé mais restera très exposé au feu
de l'ennemi.
Il sera également présent à
Balaklava, où le régiment reçoit l'ordre
de dégager la cavalerie Anglaise, qui s'est élancée
dans la dramatique "Charge de la Brigade Légère".
Le régiment n'abordera pas les Russes (c'est le 4e de l'Arme
qui a cet honneur), ceux-ci ayant rattelé leurs pièces
et battu en retraite, mais l'étendard du régiment y connaîtra
le baptême du feu :
"Au moment où le régiment se ralliait,
un obus vint éclater au-dessus de notre étendard, qui
voyait le feu pour la première fois ; un instant, l'aigle d'or
disparut dans un petit nuage de fumée blanche, puis, tout se
dissipa et il reparut plus brillant que jamais."
Cadet de Vaux sera également présent
à Inkermann, Traktir (il s'agit ici plus probablement
de la prise du pont de Traktir par le 1er Chasseurs d'Afrique le 25
Mai 1855, que de sa defense le 16 Août) et à la prise
de Sébastopol.
Sa belle conduite lui vaut d'être proposé
au grade de Sous-Lieutenant par le général De Lourmel.
Il rentre de Crimée en Afrique à
l'été 1856.
"A peine débarqué,
le régiment recevait l'ordre de partir pour la Kabylie : le général
Randon, promu au rang de maréchal de France, allait enfin mettre
son projet à exécution.
(...) Au mois d'Août, deux mois après son retour de Crimée,
le colonel partait avec deux escadrons et venait rejoindre la colonne
Yusuf à Dra-el-Mizan."
Cadet de Vaux est "blessé d'un
coup de feu au dessous de la clavicule droite avec fracture de la côte
le 28 Septembre 1856 à la charge exécutée contre
les Beni-Bou-Gherdane (Kabylie)".
Il est cité à l'ordre de l'armée le 31 Octobre
1856 "pour s'être particulièrement distingué
en tête de son peloton dans la journée du 24 Septembre
1856, dans la charge exécutée contre les Arabes".
Il avait également "reçu dans cette même
affaire une blessure à la tête qui n'a pas été
portée sur ses états de service."
Pour sa conduite, le Maréchal Randon lui
accorda "sur le champ de bataille" l'épaulette
de Sous-Lieutenant ; il est nommé 5e Lanciers
le 5 Novembre 1856 - et rentre d'Afrique le 25 Novembre.
Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur le 29 Décembre
1860.
Il passe Lieutenant au régiment le 12 Août 1864.
Il est mis en non activité pour infirmités temporaires
le 25 Février 1865.
Après les premiers revers de la guerre
contre la Prusse, il est rappelé à l'activité et
affecté au 2e Hussards :
"No.414. Par décret signe le 3 septembre
1870,
En conseil des Ministres,
par l’Impératrice Regente, en vertu des pouvoirs qui lui ont
ete confiés par l’Empereur,
Ont ete nommés dans la CAVALERIE (a titre d’organisation),
A cinquante-neuf emplois de lieutenant :
(…)
2e régiment de hussards,
Non activité,
En remplacement de M.Lecarbonnier, nomme capitaine,
CADET DE VAUX (Maurice-Edouard), lieutenant de cavalerie en non-activité."
Le dépôt du régiment, alors
formé du 2e Escadron et du peloton hors-rang et commandé
par le Major Bohin, est alors installé à Beauvais.
Le dépôt quitte Beauvais le 6 septembre pour se rendra
à Auch, où il arrive le 9.
Le 15 Octobre, c'est la formation du 7e Escadron
(1er de Marche), qui quitte le lendemain pour se rejoindre à
Tarbes le 4e Régiment de Marche Mixte de Cavalerie Légère.
L'Escadron, commandé par le Capitaine de Chaumont, compte 5 Officiers,
136 Sous-officiers et soldats, et 126 chevaux.
Les services de guerre de Cadet de Vaux sont
comptés du 20 Octobre.
Le cadre du nouveau régiment, faible en officiers, est mis à
niveau le 24 Octobre :
"No 247 Par décret du 31 octobre 1870,
Ont ete confirmées, a titre définitif, les nominations
faites ci-après, dans la CAVALERIE, par les généraux
de division, en exécution du décret du 6 octobre 1870
:
(...)
A dix emplois de capitaine,
(...)
4e régiment de marche mixte,
HINDENLANG (Edmond-Francois), lieutenant au régiment (rang du
24 octobre 1870)
CADET DE VAUX (Maurice-Edmond), lieutenant au régiment
(rang du 24 octobre 1870)
(...)
A vingt-deux emplois de lieutenant,
(...)
4e régiment de marche mixte,
BARNIER (Auguste), sous-lieutenant au régiment (rang du 24 octobre
1870)
CHOLLET (Andre-Felix), sous-lieutenant au régiment (rang du 24
octobre 1870)
THOREAU (Felix-Francois-Pierre), sous-lieutenant au régiment
(rang du 24 octobre 1870)
DE LACHAISE (Jacques-Louis-Marie), sous-lieutenant au régiment
(rang du 24 octobre 1870)
A quarante emplois de sous-lieutenant,
(...)
DODUN DE KEROMAN (Henry-Valentin), maréchal des logis au régiment
(rang du 24 octobre 1870), en remplacement de M. La Chaise, promu lieutenant.
BORELLI (Louis-Auguste), adjudant sous-officier au régiment (rang
du 24 octobre 1870), en remplacement de M. Chollet, promu lieutenant.
SIMON (Rene-Adolphe-Germain), adjudant sous-officier au régiment
(rang du 24 octobre 1870), en remplacement de M. Barnier, promu lieutenant.
PAYEN (Louis-Albert), marechal des logis chef au régiment (rang
du 24 octobre 1870), en remplacement de M. Thoreau, promu lieutenant."
On en sait plus sur le rôle du 4e de cavalerie
légère mixte sous la plume de l'irrépressible Abbé
Staub (in "Les deniers Chamborant à la dernière
Campagne contre la Prusse") :
"J'ouvre La 2e armée de la Loire, par
le général Chanzy, et je lis : Orléans, Coulmiers,
Patay. — « Tout le service d'avant-postes était sous le
commandement du colonel Barbut, du 4e de cavalerie légère
mixte, officier des plus vigoureux et auquel un long séjour en
Afrique avait donné l'habitude de ces sortes de mission. Il se
trouvait de sa personne à Patay, avec deux escadrons de son régiment.
Jusque-là, les éclaireurs prussiens s'étaient montrés
très entreprenants, en venant jusque en vue de nos lignes ; à
partir de ce moment les rôlès changèrent, et notre
cavalerie, soutenue par nos francs-tireurs, battit constamment le pays
et s'avança, à son tour, jusqu'au milieu des cantonnements
ennemis » — 9 novembre 1870.
Mais ce vieux Barbut de 1870, c'est le jeune Barbut de 1845, alors maréchal
des logis chef au 2e escadron du 2e hussards, à l'affaire de
Sidi-Brahim, depuis prisonnier d'Abd-el-Kader, avec le commandant Courby
de Cognord, Testard, etc., etc., qui nous revient avec sdn expérience
d'Afrique, qu'il met aux trousses du 2e hussards prussien, avec lequel
il a l'occasion et l'heureuse chance de se mesurer, alors que ce régiment
opérait entre Chartres et Orléans, avec la division du
prince Albrecht, dont il faisait partie.
C'est ainsi que, le 14 novembre, une de nos reconnaissances pénétrait
jusque dans le village de Viabon, où ce prince lui-même
était descendu, et l'en délogeait en toute hâte,
ainsi que le 10e uhlans qui l'escortait.
« Il ne se passe pas dès lors de jour, ajoute le général
Chanzy, sans un succès à nos avant-postes. Nos cavaliers,
encouragés et renforcés par un escadron d'éclaireurs,
formé d'hommes choisis par le capitaine Bernard, n'hésitent,
dans aucune circonstance, à aborder les vedettes et grand'gardes
allemandes, auxquelles ils font un grand nombre de prisonniers.»
Cadet de Vaux sera officier d'ordonnance du Général
de La Blanchetée, à Châteauroux.
Ce génréral y portera sa Division le 19 Février
1871, en prévision d'une reprise des hostilités.
Il prend part aux opérations de l'Intérieur
pour répression de la Commune du 2 Mai au 28 Juin 1871.
Le 11 Août 1871, il épouse à
Châteauroux Rose-Elisa-Ida Pierre (autorisaton ministérielle
du 1er).
Son grade de Capitaine est confirmé par décision de la
Commission de Révision des Grades en date du 18 Décembre
1871.
La loi du 24 Juillet 1873 réduit les régiments
de France à cinq escadrons, et prescrit la création de
trois nouveaux régiments de Hussards avec les escadrons supprimés
des régiments existants.
Le 2e Hussards désignera, par tirage au sort, le 2e Escadron
(Capitaine Fournier d'Arthel) pour rejoindre le nouveau 12e Hussards,
organisé à Saint-Germain en Laye.
Cadet de Vaux accompagnera cet Escadron, étant
affecté comme Capitaine Adjudant-Major au 12e Hussards
le 11 Octobre 1873.
Il repasse Capitaine le 31 Mars 1875, par suppression d'emploi en vertu
de la loi du 13 Mars 1875 et mis à la suite du régiment
- il sera mis en pied au régiment le 1er Mai.
Mis en non-activité pour infirmités
temporaires le 6 Août 1877, il est admis à faire valoir
ses droits à la retraite le 16 Mars 1878, et retraité
le 25 Juillet.
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