France
11ème Hussards
Carte
de Visite atelier
F.Hundt à Münster, et L.Sauvager à Fontainebleau Edouard LEJEUNE, Capitaine-Adjudant-Major aux Lanciers de la Garde, et Chef d'Escadrons au 11e Hussard |
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Furcy-Edouard LEJEUNE est né
le 2 Août 1827 à Beaumont-les-Autels (Eure et Loire). Il rejoint le 3e Chasseurs comme Chasseur
le 16 Juin 1847. Il accède à l'Epaulette de Sous-Lieutenant
le 1er Mai 1854, et est transféré au 5e Dragons. Il retourne à l'Ecole Impériale de Cavalerie de Saumur pour y suivre le Cours de Lieutenant Instructeur, du 1er Septembre 1860 au 31 Octobre 1861. Il en sort avec le No. 22 (encore), sur 25. Il est promu Capitaine dans son régiment
le 12 Août 1864. C'est cette année là qu'il passe à la Garde Impériale, comme Capitaine, dans son beau régiment des Lanciers à l'emblématique Kurtka blanche, le 14 Août. On le croise alors au détour improbable d'un Arrêté de Justice (in "Journal du droit criminel, ou jurisprudence criminelle de la France", A.Morin, Paris, 1868) : "Art. 8678. ARRET (Min. publ. c. Petit). Lejeune y reprendra des fonctions d'Adjudant-Major à compter du 26 Décembre 1868. Il prend part avec son régiment à
la Guerre contre la Prusse - à compter du 22 Juillet
1870. Le Capitaine-Adjudant-Major Lejeune est probablement le "héros" de cette péripétie tragi-comique rapportée par Marcel de Baillehache dans ses "Souvenirs intimes d'un Lancier de la Garde" - la scène se passe le 14 Août : "A ce moment, le général Desvaux demanda un sous-officier pour aller faire une reconnaissance sur notre extrême droite, du côté de la route de Strasbourg, et le colonel me fit l'honneur de me désigner. Cette reconnaissance avait pour but de voir si un corps prussien venant de ce côté ne pourrait pas tourner notre droite et nous couper de Metz. Je partis au galop avec dix lanciers. Le colonel m'avait donné des instructions particulières : tâcher de voir sans être vu, et, avant tout, éviter de me faire enlever en allant trop loin. Le capitaine adjudant-major L... avait de plus eu la bonté de me prêter sa lorgnette, une excellente jumelle. Après avoir galopé
à travers champs, je me dirigeai vers le village de Borny,
où j'apercevais un château surmonté d'un belvédère.
Je mis pied à terre et, suivi d'un lancier qui était
également descendu de cheval, je montai sur cette petite tour
qui était un excellent observatoire. Le propriétaire
du château me dit alors que le matin il était allé
se promener du côté des bois que nous apercevions à
notre droite et qu'il avait vu très distinctement, au delà
de ces mêmes bois, des masses prussiennes très profondes.
Je redescendis alors, mais non sans avoir, à l'aide de la lorgnette
du capitaine, examiné attentivement l'horizon où l'on
n'apercevait, du reste, pas la moindre trace de Prussiens. En effet,
pendant que l'armée du vieux Steinmetz nous occupait ainsi,
l'armée de Frédéric-Charles passait la Moselle
au-dessus de Pont-à-Mousson, pour se concentrer sur la rive
gauche et nous couper du camp de Châlons et par suite de la
route de Paris. Avant de rejoindre le régiment,
je voulus jeter un dernier coup d'œil sur le champ de bataille et
je mis la main à la lorgnette; mais, fatalité! l'étui
était bien pendu après moi, mais de lorgnette, point!
Je n'avais pas eu la précaution de mettre la boucle de sûreté
du couvercle et, en sautant un fossé, elle était sortie
brusquement de l'étui. Je retournai sur mes pas en déployant
pour la chercher mes dix lanciers en tirailleurs, mais nous eûmes
beau regarder derrière chaque sillon, il fallut renoncer à
la trouver. Les Lanciers de la Garde participeront à la grande bataille de Cavalerie de Gravelotte du 16 Août - jour marqué par la tragique méprise du 3e Dragons, qui confondra les vestes bleus des Lanciers de la Garde (les Kurtka ayant été remisés au départ en campagne) avec la cavalerie Allemande. Le régiment rentrera ensuite sous Metz
à compter du 26 Août. Le régiment sera compris dans la Capitulation
du 28 Octobre. Pour Lejeune, ce sera donc Münster - d'où
la photo est dédicacée en date du 18 Janvier 1871
"à (s)on bon oncle Durand". On y reconnaît
son emploi d'Adjudant-Major aux épaulettes, qui sont d'argent,
et non d'or comme pour les autres Capitaines. Lejeune ne rentrera de captivité que le 12 Juin 1871. Ce sont les rangs du 9e Lanciers qu'il rejoindra alors (comme Capitaine), la Garde ayant été abolie et la mise à la suite de l'arme datée du 10 Mars. L'arme des Lanciers sera bientôt supprimée, et le Régiment redésigné sous le nom de 20e Dragons (15 Août 1871), et envoyé à Provins. |
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Le Capitaine Lejeune y sera officiellement décoré de la Légion d'Honneur le 29 Avril 1872, par le Colonel Goybet, Commandant le 20e Dragons, "à l'heure de la Parade". Formalité Républicaine et administrative,
qui ne l'empêchera pas de continuer à arborer sa décoration
ornée de la Couronne Impériale. |
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Après un scandale provoqué par les sous-officiers du Régiment célébrant le 15 Août (ex-saint Napoléon) par forces "Vive l'Empereur !", le régiment sera envoyé à Clermont-Ferrand - il y restera un an avant de partir pour Limoges. Lejeune est promu au grade de Chef
d'Escadrons le 27 Mai 1876, et affecté au 11e Hussards. Le 11ème Hussards, qui avait été organisé en Algérie fin 1873, avait quitté Orléansville en Mars 1875 pour rejoindre Fontainebleau. Lejeune prendra courant 1877 les fonctions
de Major au Régiment. Il ne quitte pas complètement le service - dès l'Annuaire 1881, on le retrouve en effet au sein de l'Armée Territoriale, deuxième Chef d'Escadrons de l'Escadron de Chasseurs du 9e Régiment de Cavalerie Territoriale (Tours). Il décèdera le 24 Janvier 1896. |