Cette photographie présente de
nombreux éléments intéressants :
- Les deux Hussards portent la cravate (Halsflor)
distinctive des Volontaires Hongrois.
- Le Hussard de droite porte le chapeau rond utilisé les premiers temps
par les deux régiments de Volontaires Hongrois levés en 1859 ; il
était orné d'une plume blanche et sera remplacé dès 1860 par la Kutsma. Cravate
et Chapeau rond à plume seront repris plus tard par les Hussards levés
pour le service au Mexique (1864-67). Le
dolman porté par nos deux hussards est de coupe portée par les
Hussards Austro-Hongrois jusqu'en 1867, dont les cinq tresses se
terminent par des boucles tombantes distinctives. A noter que ce sont
(justement !) les deux régiments issus des Volontaires de 1859 qui
adopteront les premiers les nouveaux modèles de dolmans. Dolman et
pantalons sont ici de teinte claire, probablement bleus de ciel. Les
tenues des Volontaires Hongrois sont distinctives ; pour ceux de 1859 :
- Jazygier und
Kumanier Husarenregiment Nr. 13 : Dolman bleu foncé, Culotte Rouge
- Debrecziner und Hajducken Freiwlilligen Husaren
(Freiwilligen-Husaren-Regiment Nr. 14)
: Dolman Vert et Culotte Rouge en 1859, puis
Dolman Bleu de Ciel et Culotte Rouge en 1860.
Les Hussards de partance au Mexique en 1864 porteront le
Dolman Vert à Tresses Blanches et la Culotte Rouge.
Il
ne semble pas que cette photographie représente un des uniformes
ci-dessus ; la culotte notamment est de teinte trop claire pour être krapprot. A
ce point de mes interrogations, je me suis tourné vers un spécialiste,
Bruno Dotto, qui m'a aimablement fait part de ses intéressantes
reflexions :
"La première impression que j'ai eu de cette image, très belle à vrai dire, me fait penser qu'il s'agit de trois vétérans qui se sont présentés avec l'ancien uniforme qu'ils portaient à l'époque de leur libération.
Deux d'entre eux en tenue bleu clair, celui assis en bleu foncé, suivant les régiments. Le bonnet rond fait partie du costume national bien
sûr. Le soldat de droite s'est fait appliquer sur sa culotte le "vitéz-kötés" réservé aux généraux
!
Également curieuse, la veste à trois rangées de petits boutons qui rappelle
l'ancien uniforme d'avant 1849, dont pelisse et dolman avaient chacun trois rangées de
boutons/Compassel, et dont le nombre variait suivant la taille (17/16/15 boutons et 34/32/30 Compassel). A cette époque les hussards n'avaient pas de veste, et la campagne de 1866 en Italie se fera toujours en Kittel et pelisse suspendue, alors que la troupe d'infanterie avait définitivement reçu le "Ärmel-Leibel" au lieu du Kittel et du gilet dès 1863.
Qui sont ces personnages? Difficile de le dire. Les 2 régiments de volontaires à 4 escadrons chacun issus de différents corps de cavalerie levés en 1859, furent réorganisés à
plusieurs reprises : en 1860 le régiment de hussards n. 13 prit le nom de "Jazygier und Kumanier Freiwilligen-Huszaren-Regiment Nr. 1" et le n. 14 simplement de "Freiwilligen-Huszaren-Regiment Nr. 2". Les 4èmes divisions (escadrons 7 et 8) des
régiments de hussards furent dissous et avec elles se formeront le nouvelles divisions 3 et 4 des hussards volontaires. Les 2
régiments de volontaires étaient à Wels en 1860. Destinés au 2ème
régiments, les hommes des 4èmes div. des régiments n. 3, 4, 6 et 10 (uniforme foncé seulement pour le premier
d'entre eux) ainsi que 4 caporaux et 20 soldats de chacun des
régiments n. 7 et 11.
Ce dernier, uniforme bleu foncé, olives blanches, était à Klagenfurt en 1860. La circulaire du 22 janvier 1860, précise que dans ces deux nouveaux
régiments ne seront admis que des volontaires, alors qu'en temps de guerre il y aura aussi un apport de recrues.
Il faut observer qu'une partie de l'armée fut mise sur le pied de guerre en 1860 pour faire face à la nouvelle menace de guerre qui s'annonçait en Italie.
Dès 1862 le régiment reprit le n. 14 et les divisions seront réduites à 3 pour tous les
régiments de la cavalerie légère, puis à 2 mais de 3 esc. chacune. Ce
régiment, qui depuis 1861 prit aussi le nom de son propriétaire, le comte Palffy, sera le seul à porter la culotte hongroise rouge." Merci
beaucoup à Bruno Dotto !
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