August-Chrysostomus-Karl
zu Löwenstein-Wertheim-Rosenberg est né le 9 Août
1808 à Zebau, en Bohème.
Il est le fils de Dominik-Konstantin et de sa seconde épouse,
Maria-Crecentia, Gräfin zu Königsegg-Rothenfels.
Son père décèdera en 1814 et sa mère en
1821.
En 1829,
il est Kadet au Prinz Coburg Uhlanen-Regiment quand il est nommé
Unterlieutenant au König von Württemberg Husaren-Regiment.
A cette époque,
le régiment porte le shako noir, culotte, dolman et pelisses
bleu barbeau ("kornblumer blau"), boutons jaunes.
En 1833,
il est promu Oberlieutenant au régiment.
Il sera promu
Zweyte (sic) Rittmeister en 1839.
Il accédera au range de 1. Rittmeister en 1844.
En Février
1846, il prendra part à la répression de la révolte
de Cracovie (ville appartenant alors à l'Empire Austro-Hongrois)
: dirigé par Edward Dembrowski, ce mouvement voulait initier
un soulèvement Polonais vers une accession à l'indépendance.
L'insurrection,
rapidement supprimée, eu lieu à Cracovie et en Galicie
Orientale, marqué par le combat de Narajów entre rebelles
Polonais et Hussards Impériaux (in "Geschichte des polnischen
Auftandes vom Jahre 1846", Moritz Sala, Vienne, 1867):
"Dans
le même temps se réunissaient à un demi mile de
Narajow, dans le district de Brzezan, dans une taverne forestière
appelée "pod Kronglem", environ 60 insurgés
armés d'épées et de fusils, parmi lesquels se trouvait
Theophil Wisniowski, déjà mentionné lus tôt
et émissaire à Versailles de la "Centralisation der
demokratischen Gesellschaft", qui se présentait comme le
Civilcommissär nommé par le gouvernement révolutionnaire,
auquel tous devaient donc obéissance, et qui annonçait
qu'en ce jour la révolution se levait dans toutes les parties
de l'ancienne Pologne.
Tous jurèrent alors sur des sabres croisés obéissance
absolue au gouvernement civil et militaire, et firent serment qu'ils
ne déposeraient pas les armes, tant que l'ennemi ne serait pas
chassé de chaque coin du pays.
Wisniowski expliqua alors aux conjurés, qui leur plan était
d'attaquer dans la nuit l'escadron des Hussards König Württemberg
dans les étables de Narajow, de les désarmer et les disperser,
de prendre les armes, et de tuer ou d'enlever les chevaux, pour ensuite
mener un raid sur le Comté de Brzezan.
Comme il y avait dans Narajow trois écuries impériales,
on choisit parmi ceux qui acaient déjà servi dans l'armée
trois chefs, et on forma trois groupes, installant aussi une garde à
la taverne ; le départ fut cependant retardé, car beaucoup
de participants étaient attendus, dont on supposait qu'ils étaient
en retard en raison des mauvaises routes et de la neige. Pendant les
quelques heures que dura cette attente, le Juif Aaron Leib Moor, qui
habitait à côté de la taverne, s'insinua à
l'intérieur de celle ci et entendit les conversations des insurgés
; il s'empressa d'envoyer à Narajow un paysan qu'il connaissait,
pour porter la nouvelle de l'attaque prévue.
Le capitaine commandant semble n'avoir accordé que peu de foi
au message, puisqu'il s'est abstenu d'alerter la troupe, envoyant, en
accord avec le mandataire royal Godleski , une patrouille de police
avec un caporal et quatre hommes sur le chemin de Krongle, pour s'assurer
de ce qui s'y passait.
Ces dernier furent bientôt arrétés à l'entrée
du pont par deux postes de garde des insurgés et poursuivis jusqu'à
l'auberge, et y reçurent des coups de feu à la suite desquels
le Gemeine Kiß fut sévèrement blessé au bras.
- Le caporal tenta alors de prendre la fuite avec ses trois autres homes
et parvint jusqu'à Narajow, tandis que le Juif déjà
nommé reccueilli les policiers dans son habitation et les y cacha.
Les coups de feu tirés sur les hussards depuis la chambre d'hôte
avaient aussi atteint la salle située en face de la taverne,
où plusieurs agriculteurs étaient rassemblés, blessant
mortellement deux d'entre eux.
Les conspirateurs pouvaient maintenant s'attendre à ne plus trouver
les hussards endormis dans les écuries, mais déjà
alertés par le retour de la patrouille ; ils abandonnèrent
alors le plan des trois détachements, et se portèrent
groupés sur Narajow.
Le Rittmeister Fürst Lowenstein fit prendre position devant
le Magasin aux soldats de la remonte, armés et à pied,
et se porta contre les insurgés avec l'Oberlieutenant Schimpf
et seulement 25 hussards, - parce qu'à l'alarme, les hommes installés
dans les écuries ne furent pas immédiatement en mesure
de se présenter - les rencontrant pas loin derrière le
cimetière.
Les insurgés se déployèrent rapidement, formant
un grand cercle, et sur le cri : "Hourra, mes frères",
ouvrirent un feu meurtrier de tous les côtés sur les hussards,
qui, en retour, ne pouvaient répondre que de la rue, parceque
la neige dans les fossés et beaucoup d'autres endroits était
tellement élevée que les chevaux s'y enfoncaient jusqu'au
ventre.
Ainsi favorisés par le terrain, les insurgés abatirent
au tout début un hussard, un second fut mortellement blessé
et cinq blessés légèrement, tandis qu'ils ne souffraient
presque aucun dommage du feu des Hussards.
Le Fürst Löwenstein décida dans ces circonstances
de se retirer sur la ville, et de s'y reformer pour prendre l'offensive.
La
retraite réussit, mais même dans Narajow, les troupes ne
purent pas longtemps tenir contre les Insurgés, dont le ombre
avait entretemps encore augmenté, et furent repoussés
jusque derrière la ville.
Soudain se répandit
parmi les hussards le bruit que Brzezan était en flammes, que
plusieurs officiers et fonctionnaires y étaient tombés,
et que les cafés avaient été pillés ; le
Fürst Löwenstein pris donc la décision de se
jeter contre les Brzezan, afin si possible d'y apporter son aide et
d'arrêter les émeutiers.
Alors que les derniers de ses rapides cavaliers n'arrivaient pas à
suivre l'allure, ils atteignirent Brzezan sans encombre, où cependant
ils trouvèrent une ville calme et profondément endormie.
Les insurgés, qui n'étaient sortis de cette lutte qu'avec
quelques blessures mineures, rentrèrent maintenant sur Krongle,
et de là se portèrent partie sur Schliten, partie à
pied sur Blotnia, où Theophil Wisniowski fit une dernière
tentative pour attirer la sympathie des paysans à la Révolution.
Il n'y rencontra toutefois aucun succès et dû se décider
à aller avec sa bande sur Pomorzany et le Pasteur renégat
Scharschnik (...)."
L'Allgemeine
Zeitung (journal de Stuttgart et Augsburg) Nr. 137 du 17 Mai 1846
relate :
"Le Rittmeister August v.Löwenstein-Werkheim,
du 6e Hussards König von Württemberg, fit ériger dans
le cimetière local de Narajow un tombeau de pierre pour les hussards
de son Escadron qui y étaient tombés en faisant leur devoir
contre les rebelles dans la nuit du 21 février.
Quand on voulu il ya trois jours graver les noms des braves qui y étaient
enterrés, on a découvert à la plus grande indignation
que, pendant la nuit, une potence avait été érigée
sur la pierre tombale. (...)"
(Il n'est pas exclu que cette histoire aux aspects fantastiques
soit oeuvre de propagande pour discréditer l'adversaire révolutionnaire...)
En 1848,
Löwenstein est toujours au régiment.
Durant le
"Printemps des Peuples", le régiment se ralliera aux
rebelles de la Honvéd Hongroise, combattant contre les troupes
impériales. Après la défaite de l'insurrection,
le régiment sera réorganisé en 1849.
Je n'ai pas
retrouvé quel fut le destin de Löwenstein durant cette période
troublée - mais on n'en trouve plus trace dans les Schematismus
suivants.
Cette photographie,
postérieure à l'introduction du Czako en 1873 en remplacement
de la Kutsma, nous montre un Prinz von Löwenstein manifestement
à la retraite, portant l'uniforme de son dernier corps dans son
dernier grade.
Il décèdera
peu après, le 24 Octobre 1874 à Haid, en Bohème.
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