Allemagne
Husaren Regiment
Fürst Blücher von Wahlstatt (Pommersches) Nr. 5

Carte de Visite atelier Didier à Lunéville

Husar à Lunéville

Lunéville aura vu passer bien des Hussards au cours de la guerre : dès le 12 Août 1870, "le 1er escadron du 2e régiment de hussards prussiens, conduit par un officier d'origine française, entre à Lunéville. Le maire de cette localité lui remet les clefs d'or de la ville et une lettre adressée au prince royal de Prusse, lettre où il s'engage à faire droit à toutes les demandes des troupes ennemies, sollicitant, en échange, la protection du commandant en chef pour la cité et pour les habitants."

Les Lunévillois verront encore beaucoup de soldats Prussiens, puisque la ville fait partie des zones que les Allemands occuperont jusqu'en Août 1873, attendant le paiement de l'indemnité de guerre. Les troupes d'occupation quittent Lunéville le 1er Août, et Le Temps rapportera, dans son édition du 4 :
"L'Éclaireur de Lunéville nous arrive aujourd'hui avec une bande rouge et une bande bleue, qui fait de sa première page un drapeau tricolore. Il nous apprend qu'à six heures du matin la cavalerie a commencé l'évacuation qui s'est terminée quelques minutes après. A sept heures, toute la ville est pavoisée et les cloches sonnent à toute volée. L'emblème le plus fréquemment choisi est un drapeau tricolore avec un crêpe à l'intention de l'Alsace et de la Lorraine, et la légende "Vive M.Thiers, notre libérateur !"
La musique a donné une aubade au sous-préfet, puis au premier adjoint, remplaçant le maire empêché. Les cris de "Vive la république ! Vice Thiers ! se sont fait entendre toute la soirée. Les rues étaient illuminées.
Samedi une compagnie du 26e de ligne était arrivée à huit heures du matin ; mais la population n'avait pas été prévenue ; le bruit s'était bientôt répandu que la garnison était en ville, la foule s'est portée sur son passage en poussant les cris de : Vive l'armée ! Vive la France ! Vive la République !"

Quant au régiment de ce hussard, c'est grâce à "Un officier de cavalerie- souvenirs" d'Alexis-François L'Hotte que nous le connaissons :
"Pendant l'occupation allemande, en 1872 et 1873, le colonel L'Hotte fit plusieurs séjours en Lorraine, dans sa famille. Il en avait l'autorisation tacite du ministre de la Guerre, mais c’était à ses risques et périls qu'il séjournait ainsi en pleine garnison ennemie.
Lunéville était alors occupée par le 5e Hussards, le 19e Dragons et le 14e Uhlans, sans parler de l'infanterie, ni de l'artillerie."